31 mai. (Départ 7h. 8h50 de marche. Dénivelé + 1100m. Dénivelé – 1740m).
Encore une superbe journée ! Prise d’altitude dès le début. Un effort que je connais et qui me va bien : lentement, tu regardes pas autre chose que tes pieds, tu choppes une belle averse et tu gueules contre ceux qui ferment systématiquement leurs cabanes à clé et tu restes comme un con à attendre que la pluie s’arrête, plaqué contre un mur en évitant les gouttières et puis tu arrives au milieu de nulle part.
Une accalmie dans le temps, une saute de vent et un paysage qui te fait penser à la chanson « Solitude » de Gérard Manset. Un chocard à bec jaune vient te quémander une miette et un mouton traverse le chemin devant toi. La montagne est déserte. Tu enquilles les cols, tout semble facile.
Mais la flotte reprend de plus belle et le dernier col de la journée se refuse à toi. J’ai jamais trouvé le Col de Bise ! Trop de neige, plus de marquage et j’ai pas voulu risquer le coup de franchir un truc qui ne pouvait pas être le bon…
Je redescend, la mort dans l’âme en croisant deux suisses bouddhistes qui rentraient de cueillir des herbes dans la montagne. Et je me retrouve à St Gingolph dans une nouvelle chambre d’hôtel au bord du lac et je me demande ce que je vais faire demain…
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1er juin au 9 juin. Je regagne Chamonix en train… où je vais passer 7 jours dans le brouillard et sous la pluie. La suite semble bien compromise et c’est là que je me rends compte que je suis parti bien trop tôt dans la saison. Tous les cols sont encore bouclés de neige.
Je ferai encore une tentative le 8 juin. Mais la montagne est gorgée d’eau, pluie et brouillard. La neige omniprésente cache les marquages, la trace n’est pas faite. La montagne n’est pas si moche sous la pluie. Les chamois, marmottes sont là pour me le confirmer mais, ce soir, devant ma tente, je décide d’arrêter. J’ai quand même fait un beau parcours. Je quitte le chemin au pied d'un col que je devine à peine dans le brouillard... Dire qu'il aurait suffit de quelques traces dans la neige pour que je tente le coup ! Sûr que je vais récidiver… il me reste encore du temps et des semelles !
Un peu de regrets dans les godasses quand même lorsque je rebrousse chemin pour planter ma tente une dernière fois, là où j'avais démarré ce matin.
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