Mines et Forges

au XIXe siècle

Novéant sur Moselle (57)

Denis Jacquemot (2024)

Résumé des différentes recherches sur le terrain et de l'exploitation d'archives :

Ecole des Mines de Paris

Archives nationales, départementales et communales

 

Introduction
tableau synoptique

Forge Haute de Novéant (chronologie)
Forge Haute : visite de 1857
Forge Haute : visite de 1857 (suite)
Forge Haute : témoins du passé
Forge Haute : témoins du passé (suite)
Forge Basse de Novéant (chronologie)
Forge Basse : visite de 1857, la minière
Forge Basse : visite de 1857, l'usine
Forge Basse : témoins du passé

 


Pic de mineur retrouvé chez un particulier de Novéant.

 

Au cours du XIXe siècle, la consommation de fer et de fonte ne cesse d’augmenter.

L’exploitation des mines de fer en Moselle connait un essor fulgurant. A l’époque, on a même surnommé la Moselle « le Cléveland de la France ». Le secteur d’Ars sur Moselle et de Novéant n’est pas en reste et les demandes de concessions et de constructions d’usines à fer affluent.

La voie ferrée Paris Metz Sarrebruck est en voie d’achèvement et sera opérationnelle en 1852. Ce qui incite industriels et investisseurs à se partager le secteur, partout où le filon affleure. Certains font faillite, d’autres revendent les concessions sans même les exploiter.

A Novéant, la proximité du chemin de fer est un atout majeur.

Malgré la faible teneur en fer du minerai local, deux forges dotées de hauts fourneaux et de machines à vapeur vont s'établir dans le village : la Forge Haute, située à l'emplacement de l'actuel lotissement de la Forge et la Forge Basse qui se trouvait à côté du pont suspendu, sur la rive gauche de la Moselle.

En 1859, 200 ouvriers travaillaient aux forges de Novéant.

La pauvreté du minerai obligera rapidement la Forge Basse à cesser son activité, en 1864 et transfèrera ses équipements à Liverdun. Quant à la Forge Haute, dès 1861, elle fera venir le minerai des mines de Nancy, Pompey et Marbache.Elle fermera avant le début de la première guerre mondiale.

La fièvre du fer qui s’est emparée de la région n’a duré, à Novéant, qu’environ 70 ans.

Durant cette période, deux élèves ingénieurs de l’Ecole des Mines de Paris sont venus visiter les forges de Novéant.

En 1857, M. Julien s’est rendu sur les deux usines. En 1869, M. A. Olay a visité la Forge Haute, l’autre ne fonctionnait déjà plus.

Leurs mémoires de voyage sont des témoignages uniques sur ce patrimoine minier et industriel.

Guy Thuillier a réalisé en 1962 un ouvrage sur ces mémoires de voyage, consultables à l’Ecole des Mines de Paris :

« A la fin de leur deuxième et troisième année d’étude, les élèves ingénieurs étaient tenus d’effectuer un voyage en Europe.

Les comptes-rendus de ces voyages sont conservés à la bibliothèque de l’Ecole des Mines. »

 

« Ces mémoires ont une valeur très inégale suivant le caractère, le talent et le courage des élèves. Cependant, ces travaux sont presque toujours très minutieux, très méthodiques, illustrés de croquis et de plans… Pour les petites usines visitées au cours de ces randonnées et aujourd’hui disparues, la source pourrait même être unique. »

 

Tableau synoptique :

 

Forge Haute

Forge Basse

13 octobre 1847

 

M. Louis de Dorsberg, domicilié à Metz, demande une concession (2700 hectares) sur Novéant, Gorze, Onville, Ancy, Bayonville, Vandelainville et Arnaville. Il en cède les droits à M. Puricelli, domicilié à Bingen, Grand-Duché de Hesse.

14 octobre 1847

 

Demande d’autorisation de la construction d’une usine à fer

12 novembre 1847

 

Avis officiel de demande de concession.

Révolution de février 1848 : II ème République

3 décembre 1850

 

Rapport ingénieur des mines

2 décembre 1851 : coup d’état de Louis Napoléon Bonaparte.

1852 Second Empire. Napoléon III

12 avril 1851

 

Demande de concession sur Novéant, Dornot et Ancy

Septembre 1851

 

Autorisation accordée pour la construction de la forge.

20 décembre 1854

 

Décret impérial accordant la concession dite de Novéant.

5 juillet 1856

Demande d'autorisation d’une construction d’usine à fer

 

9 décembre 1856

Opposition Pidancet

 

Juin 1857

Visite de l’élève ingénieur Julien

17 février 1858

Rejet de l’opposition Pidancet

 

26 février 1858

Autorisation de la Préfecture pour la construction de l’usine

 

3 mai 1858

Rapport favorable de l’ingénieur des mines

 

 

14 mai 1858

Autorisation accordée

 

1861

Changement de propriétaire : Vezin Aulnoy (administrateur Joseph Sepulchre)

 

1864

 

Cessation d'activité. Déménagement à Liverdun

1869

Visite de l’élève ingénieur Olay

1871 : Annexion de l’Alsace Moselle par l’Allemagne

1872

Création SA Hütten Gesellschaft

 

1918

Liquidation de la société