Mines et Forges au XIXe siècle. Novéant sur Moselle (57)

Page 3

Denis Jacquemot (2024)

Introduction
tableau synoptique

Forge Haute de Novéant (chronologie)
Forge Haute : visite de 1857
Forge Haute : visite de 1857 (suite)
Forge Haute : témoins du passé
Forge Haute : témoins du passé (suite)
Forge Basse de Novéant (chronologie)
Forge Basse : visite de 1857, la minière
Forge Basse : visite de 1857, l'usine
Forge Basse : témoins du passé

 

Rapport de visite de M. Julien, élève ingénieur de l’Ecole des Mines. Paris. 1857.

 

 

Depuis fort longtemps déjà on exploite du minerai de fer dans le département de la Moselle au N.O. de Metz, à Moyeuvre, Hayange… mais ce n’est que depuis quelques années seulement qu’on l’exploite entre Metz et Frouard et les usines destinées à le traiter sont encore pour la plupart en cours d’exécution. J’aurai donc dans ce travail à indiquer l’état d’avancement de ces usines en juin 1857, la consistance projetée de chacune d’elles et, pour celles actuellement en activité, la marche des différents hauts fourneaux, la production de fonte soit d’affinage soit de moulage. 

Je donnerai également quelques détails sur les forges annexées à deux de ces usines. Malheureusement, il ne sera à peu près impossible d’établir complètement un prix de revient, tous les directeurs s’étant refusé à me fournir les documents nécessaires à cause de la rivalité qui existe entre eux, rivalité due à la construction de ce grand nombre d’usines...

 

 Exploitation.

L’extraction de ce minerai se fait très simplement. Voici d’une manière générale en quoi consiste le mode d’exploitation.

Des sondages préalables ayant indiqué à quelle profondeur se trouve la couche, on perce à cette hauteur sur le flanc de la montagne des galeries à travers bancs, horizontales ou légèrement inclinée vers l’extérieur, pour aller rejoindre le gisement. On la continue également dans le gîte mais en creusant de distance à distance des galeries perpendiculaires entre lesquelles on exploitera plus tard le minerai par grandes chambres. 

Le boisage est le plus souvent indispensable mais se compose simplement de cadres espacés de 1m. Ce n’est qu’exceptionnellement qu’on a recours aux palles planches. L’aérage se fait naturellement en profitant des puits de recherche.

 

Minière de Corr et Gautier.

Les travaux actuels se réduisent à une galerie légèrement inclinée dont l’entrée se trouve sur l’emplacement de l’usine même mais à une certaine hauteur. La différence de niveau est rachetée par un petit plan incliné construit à peu de frais. Cette galerie se dirige vers le puits de recherche dont je joins la coupe :

 

 

L’épaisseur de la couche est de 1,80 m. Le minerai obtenu est beaucoup plus riche qu’à l’usine Puricelli placée cependant à une très petite distance. Le minerai provient de deux couches différentes que l’on rencontre dans la mine. 

Couche N°1 de la galerie « le Quoiroil » et Couche N°2 « Goulinvau ».

 

Usine Corr et Gautier.

 

 

Cette usine se compose de deux hauts fourneaux A et B.

Le haut fourneau A était en marche seulement depuis 4 à 5 semaines. Il n’était pas encore arrivé à l’allure normale. La production journalière en 24h n’était que de 9 à 10 tonnes et on espère arriver à 18 ou 20.

Pour le fourneau B, il n’y avait seulement que les fondations de faites.

Le minerai et le combustible sont élevés au niveau du gueulard au moyen d’un monte-charge hydraulique placé en H, entre les deux hauts fourneaux.

Dans le bâtiment D, se trouvent les deux machines soufflantes...

En E, se trouvent les chaudières chauffées par les flammes perdues du haut fourneau. En G, sont les bureaux et en I les ateliers d’ajustage pour les réparations.

Un embranchement pris sur le chemin de fer et des estacades à l’intérieur de l’usine permettent de réduire autant que possible les frais de transport du combustible. Cette usine contrairement à toutes les autres fait venir de la houille de Sarrebruck et fabrique elle-même son coke. Il y a évidemment augmentation des frais de transport mais d’un autre côté, elle a l’avantage de pouvoir fabriquer la qualité de coke qui lui convient...

Les fours à coke employés forment deux groupes placés en F.

La galerie principale de la mine débouche dans l’enceinte de l’usine à 100m environs au-delà des bâtiments C. Un plan incliné dirigé perpendiculairement à la direction générale XY rachète la différence de niveau et se recourbe vers sa partie inférieure de manière à amener auprès du monte-charge les wagons mêmes de la mine.