Descriptif. Etat d'avancement en juin 1857. Extraits. (suite).

 

• Usine Puricelli

Il en existe un plan sommaire, daté de 1864, à la mairie de Novéant . Nous avons pu consulter un plan plus détaillé à l'Ecole des Mines de Paris . Un autre plan est disponible aux Archives nationales.

 

Projet usine Puricelli. 1847. (calque en mauvais état).

 

Les descriptions qui suivent sont complexes. Elles sont illustrées par des schémas sur le calque que je n’ai pas pu photographier à cause de son état.

Cette usine actuellement en cours d’exécution se fait remarquer parmi toutes celles de la contrée par les dimensions colossales de ses hauts fourneaux, le plan d’ensemble bien arrêté d’avance qui a précédé à sa construction et surtout par la disposition des accessoires indispensables du haut fourneau, accessoires qui dans la plupart des autres usines ont été construits à la légère, sur le modèle de ceux déjà existant et sans s’inquiéter des perfectionnements qu’on pouvait y apporter.

Cette usine comme le montre le plan général (Cf. ci-dessus) se compose de 4 hauts fourneaux. Un seul était complètement construit et en séchage. On achevait de poser l’appareil de prise de gaz que je décrirai plus loin. Le second avait sa cheminée extérieure entièrement terminée ainsi que la cuve, restait encore à faire les étalages, l’ouvrage et le creuset. Les deux autres n’étaient pas encore commencés.

 

Coupe d'un haut fourneau. 1847.

 

Le sol de l’usine est sillonné de petites voies ferrées pour les transports intérieurs. On a prohibé complètement l’emploi des plaques tournantes à cause des grands frais que nécessite leur entretien. On les a remplacées par des plaques faites en fonte sur lesquelles l’ouvrier fera glisser sans grand effort la jante des roues lorsqu’il voudra faire tourner un wagon. Il est facile de voir en se rappelant ce qui a été dit à l’exploitation que le minerai chargé à l’intérieur de la mine n’est déchargé que dans le haut fourneau car le déchargement par le culbuteur n’occasionne aucun frais. D’un autre côté, des dispositions spéciales ont été prises pour que le matériel ordinaire des chemins de fer puisse pénétrer dans la cour et même dans les halles.

Cette usine remplit dons toutes les conditions d’un bon aménagement mais, comme je l’ai déjà fait remarquer, on a eu grand tort de faire les dépenses énormes qu’ont nécessité ces travaux sans ‘être assuré par quelques sondages préalables un approvisionnement suffisant en minerai, en même temps que sa richesse en fer.

 

 

 

La forme extérieure du haut fourneau est une pyramide à 4 faces s’écartant peu du prisme droit et se prolongeant jusqu’au niveau du sol. Ses dimensions sont considérables. Le côté du carré à la base est de 12,50 m et la hauteur de 20 m. Cette masse énorme de maçonnerie a exigé des fondations très couteuses. Deux systèmes de tirants la consolident, les uns sont parallèles aux côtés et maintenus au moyen de disques en fonte, les autres sont au nombre de 8 dans chaque plan horizontal et reliés par de simples clavettes.

A la partie supérieure, même disposition pour soutenir l’appareil de prise de gaz. Cet appareil présente une disposition toute particulière qui mérite d’être signalée. Sur le prolongement de la partie supérieure du haut fourneau, se trouve une trémie en tôle pour le chargement. Elle est séparée de la maçonnerie inférieure par une partie conique s’évasant vers l’intérieur et permettant alors aux gaz de passer à l’extérieur entre cette trémie et un cylindre vertical de même axe et, de là, ils se rendent au moyen de 8 petits tuyaux disposés symétriquement autour du haut fourneau dans un tuyau polygonal ayant la forme que montre la figure. Cette disposition a pour but de régulariser autant que possible les mouvements du gaz à l’intérieur même du haut fourneau.

 

Détail du creuset.

Il a été apporté un soin tout spécial à la construction de l’ouvrage et du creuset. On a employé que des matériaux de premier choix. Ces deux parties se composent de 7 assises horizontales renfermant chacune, la 1ère 12 pierres égales et toutes les autres seulement 8 et disposées de manière que le joint d’une corresponde toujours à un plein dans chacune des deux assises.

Ce fourneau reçoit le vent de 4 tuyères. Ce grand nombre de tuyères est nécessaire afin de permettre la production en rapport avec les dimensions. On espère arriver à une production de 32 tonnes par jour. Le fond du creuset d’une pierre unique, un poudingue de Belgique.