ETAPE 3. Jeudi 21 juillet. Forêt de Moyeuvre à Notre du Chêne dans les bois d'Angevillers.

Asc. 550m Desc. 435m T. 9h.


 

Hier, vers 17h, le ciel s'est mis à bourgeonner et l'orage m'est tombé dessus. Mais je m'en foutais un peu, bien à l'abri dans ma tente avec un bon polar. Une liseuse est une bonne invention pour les randonneurs solitaires. On peut embarquer une quantité inépuisable de bouquins, les batteries tiennent le choc et ça peut même servir de lampe de poche pour les sorties pipi de la nuit !

Ce matin, la tente est donc bien trempée quand je remballe le camp. Et j'aurai, en prime, le bonheur de me tremper les pieds et les jambes dans les hautes herbes.

 


C'est la douche, ce matin...
Arbres et hautes herbes s'égouttent sur mon passage !

 

Descente sur Neufchef. Je croise un vieux monsieur qui rentrait de balade avec son chien. "Faites attention, le chemin est trempé et ça glisse"... merci, mais j'avais déjà remarqué ! Il me donne son truc pour soigner les piqures de taons, de l'ammoniac diluée qu'il porte dans une petite fiole... Bon, mais je n'essayerai pas.

Arrivé sur les hauteurs de Fontoy, je profite d'un rayon de soleil pour une longue pause afin de faire sécher la tente et casser une petite croûte. La source de la Fensch en contre bas et c'est Lavilliers qui chante à mes oreilles !

 

 

Descente sur Fontoy où j'achète deux bouteilles d'eau et je prends un petit café au bar de la place. On peut même y fumer dans ce troquet ! Accoudé au bar, je sirote un deuxième café accompagné d'une petite clope.

Avec mes 3kg d'eau en plus, le sac se fait bien lourd. Et le sentier au-dessus d'Algrange est bien casse gueule : une bonne argile bien glissante, des ornières pleines d'eau, des champs d'orties, de pâquerettes... on y marche plus souvent courbé que debout !

 

 

Un gros détour du GR pour franchir la voie rapide. 13h, 14h, 15h... des pauses de plus en plus fréquentes. Peu d'endroits de bivouac, les bois sont détrempés. Et puis, miracle, vers 16h, apparaît Notre Dame du Chêne, petite clairière en plein bois, tondue de frais, fleurie, des bancs, une vieille croix en bois, un oratoire... le paradis, ma bonne vierge !

 

 

Petit thé pendant que le contenu de mon sac est mis à sécher et, déjà, ça gronde dans le lointain. Mais le soleil fait encore de timides apparitions et il cogne fort, le bougre. C'est dans des endroits comme celui là où on ne regrette pas d'être sur Compostelle et sa foule de randonneurs, en file indienne. Dire qu'ils ont été obligé de créer des variantes pour délester l'itinéraire principal ! Je me rappelle le gars rencontré ce matin à Neufchef : "vous avez fait Compostelle ? Mon beauf l'a fait. Il a pris le train jusque je ne sais plus où et il a marché la dernière étape." Ah bon ?? Moi, je suis peinard, tout seul, en train de regarder arriver l'orage.

 

 

17h30. La menace se précise au-dessus de ma tête. Je prépare ma tambouille (graines de couscous, un sachet de soupe et un bouillon cube... extra !) et je file m'enfiler la gamelle sous la tente. Et le reste de la soirée s'écoule entre lecture et comptage des secondes entre l'éclair et le coup de tonnerre.


ETAPE 4. Vendredi 22 juillet. De Notre du Chêne dans les bois d'Angevillers à Dudelange.

Asc. 365m Desc. 470m T. 7h.

 

Je laisse Notre Dame du Chêne à ses saintes occupations et, à 7h, je reprends la route. L'orage de cette nuit n'a pas arrangé l'état des chemins. Toute la végétation prend un malin plaisir à se vidanger dans mes godasses, mon cou, mon sac. Les orties sont traîtresses, les taons affamés !

Un peu avant le tilleul remarquable, sur les hauteurs d'Ottange, le balisage et mon GPS ne sont pas d'accord. Je tergiverse un temps et décide de suivre le GPS. Bin, c'est un mauvais choix. Un sentier qui n'existe plus m'oblige à un petit détour avant de rejoindre le GR au fond d'un vallon. Et avec tout ça, je n'ai pas vu le tilleul remarquable !

 


De rares endroits secs pour poser le sac...

 

Passage de la frontière avec un panneau du club vosgien qui souhaite la bienvenue en France pour ceux qui font le GR dans le sens nord sud. Nice est à 1850km... je m'en fous, je vais vers le nord. Adieu balisage rouge et blanc. Je jongle un peu entre le topo guide, le GPS... je ne suis pas sûr de prendre le chemin le plus court.

 

 

Rencontre avec un GRiste nantais qui reprend le chemin là où il l'avait laissé l'an passé. On échange quelques mots et infos. Rencontre bien sympa. On discute un bout de temps sans même poser le sac. Et lui repart vers le sud, moi vers le nord.

Traversée d'une belle réserve naturelle qui reprend ses droits sur d'anciennes exploitations minières avec son cortège de faune et de flore.

Descente sur Dudelange et premier gros bain de foule depuis mon départ. L'idée m'est tombée dessus en cours de matinée et la rencontre avec le nantais qui me parle de douche... je crois que je vais chercher un hôtel !

Cottage Hôtel, vers 14h. La douche pour moi et séchage de la tente qui en a bien besoin.