CROSSCAMP

Dimanche, 21 juin.

De Biescas à Yosa. J14

D+, 1685m. D-, 1195m. 9h45. 23km

 

Départ 6h15. J'avais repéré la suite du chemin, la veille et je traverse donc Biescas rapidement. C'est plus calme qu'hier ! Je longe des prés où les foins viennent d'être coupés. Ah, cette odeur de foin coupé... on devrait en faire un parfum !

Un peu avant Gavin, je cache mon sac dans un fourré pour aller dénicher une géocache. J'y trouve un sachet de soupe, la seule chose que je n'avais pas achetée hier. Je l'embarque et la mettrai au menu ce soir !

 

 

J'arrive à Yesero par de la piste puis du macadam. J'accoste un homme qui lavait sa voiture. Il parle un peu français et on taille la bavette. Il me confirme que Otal est un village abandonné et que n'y trouverai pas d'eau. Il m'ouvre le robinet de son jardin et je fais le plein. Il est tout content de m'indiquer la suite du chemin et me prévient que ça va monter... 900m de dénivelé jusqu'au cuecho d'Otal ! Le début de la montée se fait par une succession de lacets tranquilles et bien marqués dans une forêt de buis et de pins. Par contre, avant le col d'Espierre ça grimpe droit et raide. Au col, vers 1650m, on quitte la forêt pour les alpages et on continue à monter pour atteindre le point 1945, royaume des mouches... je ne sais pas si c'est la chaleur, l'époque, l'endroit ou tout simplement moi qui les attire, mais les sales bêtes vont être omniprésentes sur tous les jours à venir !

 


Montée vers le col d'Otal.

L'endroit est un sacré belvédère sur la région. Vers l'ouest, je peux voir tout le chemin parcouru depuis ce matin, Yesero, Gavin et même Biescas. Vers l'est, une formidable muraille entaillée par la Brèche de Roland et on devine le canyon d'Anisclo.

 


La brèche de Roland.


Biescas, au loin.

Je vois Otal, plus bas, dans la combe. Le clocher émerge de la forêt dont le ressac vient lécher les premières maisons. Une piste toute récente trace son sillon jusqu'au village.

 


Otal est en vue.

 

J'espère encore y poser ma tente. Ici aussi, l'église est le bâtiment le mieux préservé. Un petit cimetière juste à côté envahi d'herbes folles. La croix la plus récente date de 1960. Je ne peux m'empêcher de penser à la chanson de Moustaki, "devant la pierre abandonnée, fleurie de quelques fleurs fanées, juste une croix qui déchire le vent...".

 


Les cloches se sont tues en 1961.


Il n'y a plus personne au balcon.


Les armoires sont vides.

 

Le village est envahi par les vaches qui squattent la moindre maison encore debout. Les bergers en ont pourtant mises quelques unes à l'abri. Mais le seul point d'eau est un vieux puits avec une eau qui ne m'inspire pas trop confiance. Il ne me reste plus qu'un seul litre, pas suffisant pour ce soir. J'abandonne donc l'idée de passer la nuit ici, dommage !

Il me faut attaquer le collado Pelopin, 500m plus haut. Ce n'était pas prévu au programme mais je n'ai guère le choix. Heureusement, sur le chemin, je trouve une fontaine abreuvoir où j'arrive en même temps qu'un troupeau de vaches. A l'abri, sous une pierre plate, l'eau sort d'un tuyau avant de remplir l'auge où les bêtes se bousculent. Je fais le plein mais j'y ajoute un cachet de micropur...

 


Je ne suis pas le seul au point d'eau...

Je poursuis la montée sur les rotules et le soleil tape sur les alpages ! Enfin, le col ! Toujours une superbe vue sur la Brèche de Roland. J'entame la descente bien décidé à planter la tente dès que possible. J'arrive à un autre petit col (Tozon dero Pueyo) où je m'obstine à trouver un replat à l'ombre.

 


Le col de Tozon vu depuis Pelopin.

 

Je fais une grosse pause d'une heure et me paye même le luxe de sortir le réchaud pour faire un thé. Il est 17h et la chaleur est encore insupportable. Je me rends compte que Yosa n'est qu'à une demi heure de marche et c'est de la descente. Je refais mon sac et c'est reparti !

 


Yosa, encore un village abandonné !

 

J'ai bien fait et je trouve un nouveau village abandonné aux terrasses herbeuses plus accueillantes les unes que les autres. Je plante la tente sur ce qui devait être la place du village avec, en son centre, un petit obélisque encore dressé bien fièrement. Un petit sentier quitte le village vers l'ouest et mène en une demi-heure à un petit barranco où coule une eau assez abondante. Mais je lui mettrai cependant un peu de micropur... Sur le chemin, de sympathiques cerisiers.

 

 

Rude journée mais l'endroit valait bien l'effort fourni. Et demain matin, je peux me payer le luxe de traîner un peu. Broto n'est qu'à 4km et si je trouve un camping, je me paye ma première pause.

Ce soir, au menu, soupe géocaching !

 

Lundi, 22 juin.

De Yosa à Oto. J15

D+, 10m. D-, 430m. 1h30. 4km


Oto

Départ 8h pour une petite heure de descente jusque Oto. Je croise un petit écureuil en route...

Le camping d'Oto me semble bien sympa. Pas surpeuplé en cette saison, j'ai le choix entre de nombreuses places à l'ombre. Je fais tourner la machine à laver. Je décide d'y rester deux nuits.

 

 

En fin d'après midi, je me rends à Broto à pied voir à quoi ça ressemble et y trouver du gaz. Au camping, il n'y a que des cartouches à percussions. Au supermarché de Broto, je trouve des cartouches à valve Camping gaz (240 et 450g).

Quelques averses en soirée et un bel orage pendant la nuit.

 

Mardi, 23 juin.

Camping d'Oto. J16

Journée relax au camping. Je retourne à Broto visiter la cascade et reconnaître le sentier pour demain.