Mercredi, 14 août. 7h30 à 14h45. 7h15. Je laisse Remiremont derrière moi après une traversée de ville où les rues sont encore bien désertes. Le balisage offre quelques incohérences et je fais un mixte entre les balises et le tracé GPS. Les Vosges descendent lentement et le relief se fait plus doux. A l'horizon, une ligne de collines sur laquelle je surfe ou m'y faufile à travers des vallons bucoliques.
Il y aura pas mal de macadam aujourd'hui. Mais qu'importe le temps est beau et les paysages agricoles, les villages et les fermes isolées seront mon lot quotidien durant tout mon parcours. Beaucoup de maisons sont retapées en résidences secondaires. Les hortensias à fleurs bleues sont légion.
Au nord-est de Xertigny, je fais une première pose sur une aire de pique-nique. Mais le coin est trop fréquenté et situé à proximité d'une route où ça circule pas mal. Je remballe et marche encore 45 minutes pour poser la tente en plein bois. J'éviterai ainsi de remballer la tente couverte de rosée.
Jeudi, 15 août. 7h15 à 14h45. 7h30.
Je vais avoir droit à un régime d'averses toute la journée... mais la tente est démontée au sec. Une chance, pour ce soir ! L'imper, la capuche, le protège sac... les sortir, attendre encore un peu ? Mais il y a un moment où il faut se rendre à l'évidence. Mon sac à dos qui se fait un peu vieux absorbe l'eau comme un pauvre buvard. Alors j'extirpe tout mon attirail anti-pluie. Et, comme dans un cocon, je me remets en route, regarde mes pieds qui font floc floc et j'avance en pensant à autre chose.
Uzemain, l'épicerie est fermée. Méloménil, je remplis mes bouteilles chez une dame bien gentille qui me propose un café. Notre Dame de la Miséricorde, beau spot. J'y aurais bien monté la tente mais c'est un peu près de la route. Alors, je continue encore un peu et je réussis à monter le bivouac juste avant une nouvelle averse.
Vendredi, 16 août. 7h15 à 15h30. 8h.
Les sources de la Saône à Vioménil. Le village est bien désert mais les fleurs des jardins s'irrisent sous les premiers rayons du soleil (tiens ? il est de retour celui-là !). Je descends le vallon étroit et moussu de la Saône qui glougloute et méandre en accompagnant mes pas. Beau moment ! Je traverse Darney, son église républicaine, son kébab, son monument Franco-Tchécoslovaque. Je plante la tente en plein bois, juste à côté d'une géocache. La température est douce et je me prélasse au soleil le restant de l'après midi. Le camp est monté et j'ai pris possession de cette petite clairière. Mes godasses, semelles au vent, sèchent lentement. L'eau frémit dans la casserole. Une bouteille vide me nargue. L'autre, à moitié pleine, me tente. Je suis un peu juste en eau pour ce soir... Mes bâtons, sagement appuyés contre un arbre, regardent tout çà de haut. La tente occupe presque entièrement la surface plane et un peu dégagée où je me suis installé. Encore un beau moment !
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