Dimanche, 25 août. 7h30 à 16h15. 8h45.
La forêt est bien sereine, de matin, de soir comme de nuit. Quel plaisir d'y jouer le vagabond qui plante sa tente quand il veut, où il veut ! Et, pour la bouffe, c'est pareil. Je ne me casse pas la tête. Ni gastro, ni diététique ! Faut dire que je n'ai pas vraiment le choix. Il n'y a guère d'endroits pour se ravitailler, à moins de quitter le sentier et descendre vers de gros villages. Mais je préfère improviser avec ce que j'ai plutôt que de faire des détours. Ce soir, ce sera une tasse de soupe et le reste du pain. Les autres jours, c'est du pareil au même. Quand ça va bien j'y ajoute une polenta ou de la semoule, du genre ciment à prise rapide... mais cà colle au ventre et le lendemain, la machine est prête à repartir ! Le matin, la première chose à faire c'est le café que je sirote tout en rangeant le camp et en fumant la première cigarette de la journée. Au cours de la journée, un quignon de pain avec du fromage ou quelques copeaux taillés dans le morceau de viande séchée que je traîne depuis le début. Sans compter les mûres abondantes et délicieuses en cette saison.
Aujourd'hui, c'est jour de chance... il y a un Super U à Velars sur Ouche. J'y rencontre les deux hollandais qui vont prendre le train pour une journée de tourisme à Dijon. Ce soir, je visais un hypothétique camping à Chamboeuf. Gagné ! Le camping est bien sympa et les pizzas délicieuses. Bombance !
Lundi, 26 août. 8h30 à 14h45. 6h15. Départ du camping à 8h30 après un petit déj tardif. La journée débute par une longue et belle descente au fond d'un petit vallon. La journée s'annonce chaude et je mouille le tshirt en gravissant la Butte de Vergy.
Je ne tente pas le diable et fais de l'eau au cimetière d'Arcenant. Je n'irai guère plus loin aujourd'hui et je plante la tente à l'ouest du village. Très beau coin de bivouac à côté d'une source et d'un monument en mémoire du maquis d'Arcenant.
Mardi, 27 août. 6h45 à 13h50. 7h05.
Le GR 7 navigue toujours au milieu des Côtes calcaires, j'adore !
Je marche, je marche, je rêve, je pause, je remets le sac et je marche encore. Telle est la vie du randonneur. Faut pas oublier l'eau... j'en ferai à Meloisey où j'ai bien du mal à trouver quelqu'un... Je finis par héler un habitant qui bricole dans son jardin.
Une dernière montée et je déniche un coin pour la tente au sommet de la butte après Meloisey. Il est encore tôt mais si je continue je ne pense pas trouver un autre endroit avant un petit bout de temps. Et j'ai marché 7 heures, c'est bon, je me pose !
Mercredi, 28 août. 7h15 à 16h15. 9h.
Je sillonne toujours la France rurale à cheval sur la ligne de partage des eaux. De falaises en falaises, je file plein sud avec le Morvan à droite et la plaine de la Saône qui se laisse découvrir de temps en temps sur ma gauche. Quelques parcelles de vigne, beaucoup de "paille", des forêts. "Aucune vue, aucun site si varié, si pittoresque, si grandiose qu'il fût, n'a pu me faire oublier mon petit vallon de Bourgogne, si tranquille, si solitaire, si inconnu avec un ruisseau si frêle qu'on a oublié de lui donner un nom..." (Alexandre Dumas).
J'arrive à Nolay, petit bourg encore bien vivant. Peut-être à cause de la proximité des grands crûs de Bourgogne... Sur la place du village, une boulangerie qui fait de magnifiques casse-croûtes ! Puis, je fais le forcing pour atteindre Santenay où je me pose au camping. J'y vois arriver les deux hollandais... On ne se connait pas vraiment mais le fait de se rencontrer au hasard des étapes, ça resserre les liens. Ce soir, Je me paye même le luxe de faire tourner la machine à laver ! Encore un beau parcours avec de belles grimpettes, des tirées plein champs et en plein soleil et un beau dolmen un peu avant Santenay.
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