Lundi 17 juillet (camp3. 512m. 13°)
Journée échec … avec une vaine tentative de franchir un glacier… Pourtant tout avait bien commencé en contournant le lac où était établi le camp2. Remontée d’une vallée et on finit par déboucher sur ce glacier chaos sur lequel on monte mais qui nous rejette rapidement.
On se contente alors de le suivre vers l’amont et on dépose le camp 3 sur un petit belvédère aménagé en deux coups de piolets pour le rendre habitable. Il est alors 15h.
Petite balade en hauteur avec vue d’ensemble sur ces km2 de glace, d’entrechoquements, de gonflements, de compressions, de poussées, de tourelles, des mouvements de houles larges et grosses figées et bleutées. Il va bien falloir traverser tout ça… c’est pour demain !
Mardi 18 juillet. (10h. 520m. 11°. Brouillard) Ce matin, vers 7h, il ne faisait que 7° et le brouillard s’est installé. Mais la bête est toujours là, on ne voit que ses flancs gris, striés de blanc qui plongent vers le bas de la vallée. On attend… pas question de monter sur son dos avec ce brouillard. Au milieu des séracs, la visibilité est réduite, impossible de tracer sa route en choisissant les parcours les plus aisés.
Journée d’attente tranquille. Petite balade au pied du glacier pour qu’il se familiarise avec nous. Au-dessus du camp, la vue se dégage vers le « 2200 » et le fleuve de glace qui nous en sépare. Récolte de bois (beau feu en perspective… c’est suffisamment rare pour qu’on le souligne). Thé, pudding. Le temps se remet au beau vers midi, faut espérer que ça dure.
Bon repas, bon feu avec du bois de 100 ans d’âge… et bonne nuit sur mon matelas qui se dégonfle ! |
||||||||
Mercredi 19 juillet. (468m. 11°)… 8h pour traverser la bête… Pommadés, gonflés à bloc, hilares et joyeux, on est monté sur le dos de la bête qui s’est faite douce au début. Mais son gros dos craquelé et cliquetant nous a pris par derrière, un peu avant midi ! Des corniches, des vires, des sauts, des descentes, des montées, crampons pointes en avant, sur le côté, pas lourds d’automates sur son dos labyrinthique.
Et, pour finir, une descente en rappel pour prendre pied sur le monde perdu de Conan Doyle.
La tenace impression d’être les premiers à fouler ces terrasses d’un autre âge que j’ai parcouru pieds nus, par respect. Des cascades dévalant des dalles polies, des plages de sable grossier, des touffes de campanules, un petit ruisseau à la mousse phosphorescente, une petite toilette et tout le monde dans le sac de couchage à 21h30. Belle journée !
|