Lundi 24 juillet. (12h45, sous le vent polaire qui décorne et refroidit)

Debout à 5h du matin pour tenter le « 2200 » mais le temps est gris et même carrément noir à l’horizon… On décide de se diriger plutôt vers le point côté 1920, point haut du G.F.Holm Nunatak.

 

 

Inviolé ? En tout cas, aucune trace au sommet. On monte un cairn et on y laisse un étui de pellicule avec un mot à l’intérieur. Redescente assez rapide à cause du vent qui souffle là-haut. Rapide repas au camp 6 et c’est reparti pour une petite sieste sous la tente.

 


Le cairn en haut du point 1920

Mardi 25 juillet. (11°. 8h30 de course. 800m de dénivelé)

 

 

Lever tardif, temps beau mais incertain. On tente tout de même ce satané « 2200 » Faut dire qu’on n’a plus beaucoup le choix, il ne nous reste pratiquement plus de vivres.

Départ 9h35. Lente traversée des 4km de large du glacier, attaque des premiers contreforts ébouleux, névés, dernière pente de neige/glace (45°) et flash mémorable au sommet. C’est une table de lichens noirs, grande ouverte sur la calotte du Groenland d’où émergent de fantomatiques sommets, au lointain. L’infini blanc de blanc devant nous et, dans notre dos, le glacier et sa moraine qui guident le regard vers des fjords couverts d’icebergs, des nuages moutonneux qui brodent des sommets inconnus, des glaciers qui déboulent dans la mer !

 


Nos traces des crampons dans la montée.

Plein soleil, douce chaleur, bon casse-croute pour les bâtisseurs de cairn où le traditionnel petit mot est glissé dans un étui de pastilles de sel.

 


Au sommet du 2200.


Dépose dun message dans un cairn.

 

Redescente encordée, nettement moins pénible que ce que je redoutais et bavante traversée du glacier avec un ciel noir qui nous tombe dessus un peu avant l’arrivée au camp. Je termine dans le gaz et la bruine… repos réconfortant, sous les capuches, autour d’un thé, d’une soupe, coppa, tête de moine, purée, café, bonbon à la menthe… la totale !

Diable, quelle journée !