Mercredi 26 juillet. (Camp 5. 14° sous la tente) 21h, pluie et brouillard… tout le monde a regagné la tente après un bon repas à base de pain tiède, mimolette, viande des grisons et, en dessert, un bon feu pour brûler un stock de poubelles assez conséquent. La redescente du glacier fut rapide avec quelques arrêts pour donner des miettes de montagne à des moulins de belle envergure, à suivre des bédières canyonnant sous des ponts de neige dans un bleu irréel. Mais maintenant, il pleut.
Jeudi 27 juillet. (Bruine et brouillard) Lever vers 9h30 et petit dèj à rallonge dans notre abri sous roche. Reste de la journée sous la tente !
Vendredi 28 juillet. (Camp 7 743m)
Assis au soleil, face à la frontière du nouveau monde qu’il va bien falloir traverser pour rejoindre la foule… Le camp 7 est installé sur une des dernières terrasses du Nordtop, au débouché d’une vallée aux flancs rabotés et abrupts. Face au soleil qui décline et rase sur la houle blanche du glacier, tout le monde se remet de la toilette prise dans une vasque à l’eau fraîche. La pâte à pain lève tranquillement, ça glougloute à côté des tentes dressées sur une moraine. Retour des moustiques… Don Quichotte m’accompagne pour le reste de l’après midi paisible et doux. Il parle de l’âge d’or et je crois que dans le Nordtop, on est en plein dedans. Douce et paisible soirée face au soleil. Ciel limpide, glacier tourmenté… mais on te connait maintenant !
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Samedi 29 juillet. (716m)
3h45 de traversée pour presque 8h dans l’autre sens… Le tout, au milieu d’une féérie de petits lacs turquoises pelliculés de glace, de méandres et de canyons diaboliquement bleus sous un soleil de plomb (pause repas de midi, torse nu au milieu de la houle glacière).
La bête a fait son gros dos rond pour nous faciliter le retour à « l’âge de fer » (sic Don Quichotte). Et, pour finir, longue remontée sur un plan incliné d’éboulis à la recherche d’un endroit de campement où il y ait de l’eau, ce qui n’était pas évident à trouver sur ce versant. Le camp 8 est superbe avec un étagement de belles terrasses surplombant sans doute pour la dernière fois les glaciers du Groenland.
Dimanche 30 juillet. (962m) C’est la journée où on n’a guère avancé… Rude grimpette, le matin, en quittant le camp. Ensuite, il a fallu contourner le « 1093 » tout en se retournant sans arrêt pour jeter un dernier coup d’œil au « 2200 » qui se pavanait à l’horizon. Tout ça pour se retrouver vers 15h devant un lac enchâssé dans une cuvette rocheuse… on y a plongé tous les quatre avant de dresser le camp… il y a des endroits magiques où on ne peut faire autrement que de s’y arrêter !
C’est le soir maintenant. On a mangé, on a taillé la bavette avec un couple d’allemand équipé d’une carte au 1/1000 000ème. Vraiment petite distance parcourue aujourd’hui. Mais rien ne nous presse vraiment avant de regagner « l’âge de fer ».
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