10 octobre. Dénivelé, +740m et - 245m. Temps, 4h. Lever 7h30 et après un dernier petit dèj bien copieux, c'est parti. Le Riad Oussagou est bien placé sur le chemin qu'on doit prendre et la traversée de Tamatert, premier village traversé, nous dépayse tout de suite. On se faufile dans des ruelles, on tombe nez à nez avec un âne se battant une maigre pitance avec deux poules, une marocaine asperge d'eau le devant de sa maison pour y fixer la poussière...
On continue la montée vers notre premier petit col (Tizi Tamatart) en empruntant les raccourcis qui permettent d'éviter la piste où bringuebalent de vieilles 4L. On croise quelques mules qui descendent vers Imlil. Longue tirée sur la piste jusque Tachedirt où on arrive vers 13h. Repérés de loin, sans doute, car un jeune à vélo (Hussein) vient à notre rencontre à vélo pour nous guider vers son gîte....(chez Abali) Pour 200 dhr par personne, on a le coucher, le repas du soir et le petit dèj. Sortir la tente et taper dans nos réserves de vivres (on a chargé pour au moins 5 jours), ce sera donc pour plus tard !
Douche pour certains, thé à la menthe pour tous et petite discussion sympa avec les trois marocains qui vivent dans le gîte. Ils nous confirment bien que le col de demain est bien haut... mais ça on le savait déjà. Ils nous le donnent pour 4h à 4h1/2 de montée. Inch Allah ! Un vent fou et pas très chaud balaie la vallée. Sieste générale et on enchaine sur un petit casse croute, sur la terrasse du gîte qui domine Tachedirt (Laurent nous sort son comté et sa fiole de Pont dont on fera bon usage par la suite).
La montagne, elle, travaille, ça fourmille de bergers, de gamins qui vont et viennent, les terrasses agricoles soulignent le paysage de lignes horizontales et vertes. Les premières neiges sont attendues pour la fin du mois.
Tajine et bol de soupe vers 18h. Dans la soirée, alors qu'on dormait déjà, un médecin colonel et son ordonnance viennent dormir au gîte. Ces deux femmes accompagnent les soldats anglais et marocains qui doivent franchir le même col que nous demain, le Tizi Likemt.
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11 octobre. Dénivelé, +1265 et - 975m. Temps, 6h. Il a plu pendant la nuit. Au départ du gîte, vers 7h, le jour se lève à peine et le ciel est encore bien menaçant. Hussein nous conseille de redescendre si on chope le mauvais temps durant la montée... rassurant ! On passe à côté du bivouac des militaires anglais qui en sont encore à plier leurs affaires et charger les mules. Et c'est parti pour la montée... On laisse la piste et le sentier bien tracé s'élève par de très larges lacets vers le col qui nous est encore caché. On progresse lentement mais régulièrement. Chacun son rythme, tout en finissant notre nuit. Allure mécanique, effort bien connu où l'esprit peut vagabonder comme bon lui semble. Le ciel est toujours bien couvert et les crêtes saupoudrées de neige fraîche. En dessous de nous, on voit le groupe d'anglais se mettre en route à la queue leu-leu. Tachedirt est en ligne de mire sur l'autre versant.
Plusieurs averses de grêles nous arrivent de l'Ouest. Faut se couvrir... Laurent arrive au sommet 1/2 heure avant moi qui mettrait 3h1/2 depuis le gîte. Assez loin derrière, Philippe suit puis Théo. ça l'air de bien aller pour tout le monde. Impossible de rester au col pour les attendre. Grosse caillante et rien pour se mettre à l'abri du vent. On descend un peu sur l'autre versant pour les attendre. Le ciel est toujours bien menaçant et le tonnerre gronde au loin. Les versants de la montagne commencent à dégueuler de l'eau et les torrents descendent en cascade.
Théo a la tête qui tourne un peu et la descente se fait prudemment. On se fait doubler par les mules des anglais. La pluie se fait violence lorsqu'on arrive aux premières bergeries de Azib Likemt. On s'abrite sous un petit auvent pour une pause thé.
La météo ne s'améliore pas et les orages défilent les uns derrière les autres. Ce hameau de bergers (Azib) semble déserté et toutes les cabanes sont fermées au cadenas. Pas trop le temps ni l'envie d'admirer le coin...
On finit par trouver deux abris ouverts, ce sera parfait pour la cuisine et y dormir. Fin d'après midi pas très glorieuse et les cabanes prennent l'eau. On enchaîne soupe et semoule. Théo ne tient pas la grande forme et se force pour manger. On ne traîne pas et on se couche en espérant des lendemains qui chantent !
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