Parc national du Sarek

Laponie suédoise

(20 juillet au 2 août 1993)

 


Carte 3

Dimanche 1 er août

Lundi 2 août
20h35

 

Enfin une petite pause peinard après 48 heures de galère !

On décompresse, il fait presque bon, on a chaud à la gueule, y a plein de moustiques et on est en terrain connu…

C’était dimanche vers 7h du matin, au col de la Pastavagge que le Sarek s’est montré plein de sa vilaine force : une tempête s’est mise à souffler, les vents remontaient la Pasta et secouaient dur nos tentes plantées au col. Le niveau du petit ruisseau si sympa où j’avais fait une petite lessive la veille, s’est mis à monter et à vite inonder la tente de Didier.

 


Le niveau d'eau monte dans les tentes...

 

On se regroupe à 4 dans notre tente. Dans l’après midi, la tente de Didier a décidé d'arrêter de lutter, elle se retourne et expédie son contenu aux quatre vents. Toutes leurs affaires sont trempées, on décide de lever le camp en catastrophe : démonter un camp sous la flotte et des bourrasques à plus de 100km/h : un vrai régal !

 


Le camp est démonté. Ca souffle au col !

 

Début de la retraite à 13h45 : lente descente rive gauche de la Pasta direction N/E avec ce vent en pleine poire et la pluie qui n’arrête pas. Trempés, chaque pause nous transforme en glaçon transi. Nouvelle petite pause vers 17h, calfeutrés derrière un rocher, on sort un bout de mimolette et on décampe vite fait. 19h : inutile d’aller plus loin, la vallée qu’on descend est grande et on n’en voit pas le bout : on installe vaille que vaille le camp. Tout est trempé à des degrés divers (assez chanceux, il me reste ma bury et mon sac de couchage : de quoi passer 4 heures au chaud à dormir). On a passé le reste de la soirée tous les quatre dans la tente à Didier avec le réchaud allumé mais rien ne sèche. Minuit, on se glisse dans nos sacs et à 4h du matin on se traîne prendre le petit dèj en claquant des dents, ptit dèj qui va s’éterniser jusque 8h !

 

En ce début de lundi, il fait un peu meilleur : le vent est tombé et il ne pleut plus beaucoup. Mais une autre galère nous attend…

 

Faire le tour de l’Äpar, c’est bien mais encore faut-il pouvoir rejoindre la bonne rive de la vallée du Slugga, celle qui nous ramènera à la voiture … Quel perte de temps et d’énergie à chercher vainement un gué qui sans doute n’existe pas.

 


Il faut traverser...

 

Pas d’autre choix que de repasser par celui déjà pris il y a un siècle de cela… sauf qu’aujourd’hui, tout est en crue ! Qu’on avait l’air petit et ridicule, cramponnés tous les 4, dans la flotte jusqu’au nombril au milieu de cette flotte laiteuse et traitre qui nous filait le tournis à couler à toute vitesse sous nos pieds. Gué bien gonflé après ces deux jours de pluie…

 

 

On finit par réussir à le franchir ce gué… en même temps qu’un petit rayon de soleil ! On en profite pour s’arrêter, faire sécher un nos affaires et se faire un gros bol de café… putain quelle caillante ! Y avait des vagues dans le café, impossible d’arrêter ce tremblement qui nous secouait des pieds à la tête !

 

 

On pousse encore un peu jusqu’à ce qu’Honoré dise stop et, la gueule bien marquée, il s’enfonce dans son sac, insensible au retour du soleil et des moustiques !

 

 

 

Mardi 3 août

23h05

 

Propre, au chaud, en slip, allongé sur un matelas mou, le ventre bien gonflé d’un cassoulet William Saurin : c’est fini.

 

 

8h de marche en terrain connu, on descend vers le Slugga, on vole au-dessus des torrents, on se paye le luxe d’une orgie de mimolette et de viande des grisons à la pause de midi et même un café ! Encore un torrent (technique maintenant bien au point du cramponnage humain pour le franchir) puis une belle descente dans une forêt de bouleaux pubescents, de saules, de fougères, de mousses et de fleurs… un dernier bain de chlorophylle et un long sentier au bord du lac qu’on se termine titubant jusqu’à la voiture.

Clops, litron de rouge qu’on se biberonne à 4 et qui nous met la tête à l’envers alors qu’un dernier arc en ciel nous referme sa porte de lumière sur le Sarek.

 

 

On se termine cette journée dans un bungalow à 525 Kr mais bien, dans la tête et chaud aux guibolles !

Liste de la bouffe emportée

(4 personnes – 15 jours d’autonomie)

fromage

7500g

viande

600g

café

300doses (600g)

thé

100 doses (200g)

sucre

1000g

beurre

1000g

lait

1800g

miel

2500g

biscuit gerblé

60 paquets de 3

muesli

3000g

Pain d’épices

2000g

Pâte d’amandes

1500g

pates

2000g (6repas)

purée

1000g (3 repas)

polenta

1000g

floraline

1000g

oignons

1000g

Germe de blé

500g

soupe

60 sachets individuels

sel

100g

farine

1000g

wasa

5000g

Bouillons cubes

20

Sachets de levure

5

Sachet de pudding

3

granny

48

Pain d’épices individuels

48

Pates de fruit

60 paquets de 2

Bonbon à la menthe

1 paquet par personne

noisettes

1000g

Chewing gum

2 paquets par personne

 


On cramponne... et on passe !