Samedi, 10 mai. Agia Fanaromeni à Agios Ioannis
Dénivelé positif : 1685m
Dénivelé négatif : 1065m
Durée : 10h20
La journée commence par une petite recherche de chemin. On a la direction mais se pose, à chaque carrefour de piste, la question du choix. Dans ce cas, ne pas prendre systématiquement le chemin qui descend. La fainéantise est mauvaise conseillère !
On arrive à Kato Asites pour l’heure du café. Un crétois nous aborde pour nous demander notre âge. Ce ne sera pas le dernier ! Pourquoi ? On fait trop vieux pour trimballer notre gros sac ou bien c’est de l’admiration… On en profite pour lui demander la suite du chemin. Il ne sait pas trop mais nous montre la direction de Ano Asites (en Crète aussi, ils ont des Asites le haut et Asites le bas !).
A la sortie du village, on quitte la route pour une piste à gauche qui s’enfonce dans la montagne et se transforme petit à petit en vague sentier balisé de jaune. Il nous emmène jusqu’au refuge fermé du club alpin d’Héraklion.
Montée vers le refuge
du club alpin d'Héraklion
De là, et après avoir eu un peu de mal à trouver le départ du sentier, la montée vers le col (1650m) est relativement facile à suivre (cairns et quelques balises E4). On traverse un lapiaz de toute beauté. Ambiance lunaire et minérale. Derrière nous, la vue sur la plaine est saisissante. Le col est atteint. En face de nous, le massif du Psiloritis est dans les nuages. Le plafond gris et bas n’est pas loin au-dessus de nos têtes. Il ne fait pas très chaud.
On aperçoit le refuge sur la petite croupe en contrebas...
Lapiaz sur les pentes du Mont Giriati.
Au loin, le Mont Ida dans les nuages...
Arum creticum (Arum de Crète) jaune
On pose nos sacs pour grimper jusqu’au sommet du mont Giriati (1779m). On s’abrite un temps à l’abri du vent derrière un cairn décoré du drapeau grec.
La vue à 360° nous ouvre des vues vers le massif du Dikti où on était il n’y a pas si longtemps que ça. La baie d’Héraklion étincelle sous le soleil et, vers l’ouest, le Psiloritis continue à jouer avec les nuages menaçants. Il parvient quelquefois à s’en dégager et des trainées de neige sillonnent ses pentes.
Au loin , le Mont Ida ou Psiloritis
On descend par une ravine ouverte dans un lapiaz aux lames acérées. Il vaut mieux assurer chaque pas.
On rejoint une piste puis une longue et interminable descente vers la chapelle d’Agios Ioannis. Chapelle où j’étais déjà passé, il y a quelques années. Je me souviens encore de l’écho des appels de ce berger qui appelait son chien perdu. Aujourd’hui, le coin est désert, en cette fin d’après midi. On emménage dans l’abri ouvert où on se paye le luxe d’un feu dans la cheminée. C’est pas vraiment un luxe, la soirée est bien fraîche dans cet endroit encaissé au fond de la forêt de Rouvas et ses platanes aux troncs énormes et tourmentés.
Agios Ioannis
La question se pose pour l’itinéraire de demain. Deux variantes pour le E4 : celle qui traverse le massif en passant par le sommet du Psiloritis ou celle qui contourne l’ensemble par le sud. La météo n’est pas vraiment engageante, toute la journée le Psiloritis était dans les nuages. Et on a en tête les infos que Suzanna nous avait données sur la neige qui pourrait poser problème. On choisit de se faire petit, face à cette montagne qui porte trois noms. On la contournera donc. Chargée de mythes et de légendes, faut la prendre avec douceur, entendre ses signes…
On est dans l’île jusqu’à la fin du mois, bouge pas, je reviens !
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