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Le sentier européen E4 :

traversée de la Crète


Lundi, 12 mai. Vizari aux environs de Spili

Dénivelé positif : 1245m

Dénivelé négatif : 715m

Durée : 10h30

C’est la troisième journée à plus de 10 heures de marche… et dire que celle-là, on avait décidé de se la faire courte et tranquille !

 

 

On commence par longer le lac et monter vers Lampiotes. Le macadam nous élève un peu. La lumière de ce matin est très belle, la petite route en est presque sympathique. On la quitte pour un raccourci vers le lavoir de Monastiraki. En pleine réfection, son eau n’en demeure pas moins fraîche à souhait pour un petit débarbouillage.

Amari, ensuite, avec sa tour horloge et son café. Puis la chapelle d’Agios Titos où les ennuis vont commencer. On y trouve un unique poteau semblable à ceux qui portent les balises E4. Impossible de savoir quelle direction il était censé indiquer. On en essaye plusieurs pour toujours revenir sur nos pas. On rencontre trois personnes qui ne nous sont pas d’un grand secours, Elenes ? Gerakari ? On nous indique alternativement le sud, le nord et l’ouest…. Faites votre choix !

On choisit l’ouest sur un sentier qui a l’air de promettre. Mais on se retrouve rapidement en plein maquis à se battre avec des clôtures de parc à moutons. Mais la direction n’est pas mauvaise et on s’obstine à l’azimut. On vise une chapelle entrevue au sommet d’une colline. On progresse, Elenes est à nos pieds, un peu plus loin au bord de cette route qu’on finit par rejoindre.

 

 

On arrive ensuite à Gerakari avec ses tavernes touristiques et son hôtel grand luxe. Un bon vrai repas et je rencontre un couple d’anglais qui me disent avoir vu des balises E4 un peu plus haut, au milieu des cerisiers… On entame donc une belle montée jusqu’à 1050m, l’endroit où le E4 est censé quitter la piste pour filer vers Kissos. On ne trouve rien. Juste un jeune berger, son chien, son troupeau et son portable qu’il utilise pour nous passer son patron… en pure perte. Spili ne leur dit rien… on doit mal prononcer !

 

 

C’est reparti pour une marche au cap plein nord qui nous fait descendre le long d'un petit vallon puis un plateau céréalier. On vise, encore une fois, une chapelle qui nous offrira le gîte pour la nuit. L’endroit est hospitalier. Une bonne source bien fraîche, un énorme platane au tronc creux si vaste qu’on peut sans peine y tenir debout à deux. Le sol dallé de la chapelle sera notre couche.

 

 

Le soleil va se coucher et nous offrir un festival de lumière vers le massif des Montagnes blanches.

 

Rude journée ! Mais à choisir entre l’ennui sur des rubans asphaltés ou tracer son chemin par monts et par vaux, je choisis encore le maquis malgré ses ronces qui labourent nos mollets.

 

Mardi, 13 mai. Spili à Nifis Potamia

 

Dénivelé positif : 415m

Dénivelé négatif : 670m

Durée : 7h10

Longue descente matinale sur le macadam qui, de lacets en lacets, nous mène à Spili et sa fontaine à tête de lion. Café et supermarché pour refaire quelques provisions.

 


La vallée de Spili.
Au loin, les Levka Ori

 

Le reste de la journée sera sans surprise. On traverse quelques villages, Koxare, Angouseliana… le parcours sur les routes offre peu l’occasion de se perdre. Jusque Koxare, c’est peu agréable car la circulation est assez dense. Après, ça s’améliore et l’on traverse une grande plaine plantée d’oliviers.

Puis la route prend de la hauteur pour nous emmener sur un plateau où on plantera la tente au bord d’un petit ruisseau. L’endroit s’appelle Nifis Potamia, rivière de la future mariée. Une jeune fille s’y serait noyée le jour de ses noces…

 


Pallenis spinosa (Astérolide épineux)

 

On utilise l’eau qui sort d’un tuyau. Méfiance pour les prochains… il faudrait peut-être la traiter avant de la consommer. Je vais passer une mauvaise nuit avec des nausées et le lendemain, je ne serai pas très bien. Les mêmes symptômes frapperont Christian avec 24 heures de décalage. La mariée ne nous aura pas porté chance.

 

 

L’endroit du bivouac est pourtant agréable. Il est surmonté d’une colline d’où on aperçoit les Montagnes blanches, le massif des Levka Ori qui s’approche à grands pas… Dans deux ou trois jours, on sera à pied d’œuvre. Dernière grosse difficulté du E4 avant de rejoindre la mer qu’on voit souvent étinceler à l’horizon.