Groenland Est
(8 juillet au 2 août 2002)

Vendredi 12 juillet
18h20

 

Grand beau, petit vent donc pas de moustiques, assis face au fjord bleu laiteux et une cour d’icebergs à mes pieds. C’est la première fois que j’écris depuis cinq jours. Pas trop envie jusqu’à présent… ni le temps non plus, d'ailleurs.

Et pourtant, le premier contact avec Kulusuk : j’avais l’impression d’avoir quitté le Groenland seulement depuis une semaine. Tout était en place comme dans ma tête : rien de changé. Le village identique à tous les autres villages déjà rencontrés : les petites maisons colorées accrochées aux rochers, les gosses jouant avec des cartons, la petite place devant la boutique, le port où les pêcheurs ramènent leur phoque, le bordel dans les rues sableuses et les chiens tournant et hurlant au bout de leurs chaînes…

 


Du sang sur la mer !

eh oui... c'est des phoques !

Rendez-vous matinal au port

En route pour Kuumiut

 

Multiples péripéties pour arriver jusque là mais, ça, on s’y attendait un peu, non ? Il y a toujours un truc qui coince quand tu vas dans ce coin du monde.

Un jour bloqué à Reykjavik (avion surbooké) et en dédommagement du snowboard sur le Vatna, un tour en véhicule amphibie autour des icebergs et une nuit à l’hôtel au milieu des touristes propres sur eux et des équipes de jeunes golfeurs. Il n'y avait pas de quoi se plaindre !

 


En tenue pour un tour en snowboard sur le Vatnajokull

 

L’arrivée à Kulusuk où c’est au tour de l’hélico pour Angmagssalik d'être surbooké… et là, rien n'est prévu pour nous. Système D... on rencontre quelques personnes qui nous envoient passer la nuit à l’auberge de jeunesse et nous trouvent un bateau pour le lendemain à 7h... on va se retrouver à pied d’œuvre et zapper l’étape d' Angmagssalik, ce n’est pas plus mal finalement. La boutique de Kulusuk nous livre les quelques éléments qui nous manquent encore pour nos 20 jours prévus en autonomie, notamment une montagne de Wasa qu'il faudra bien réussir à faire rentrer dans nos sacs déjà bien surbookés, eux-aussi !

Grosse caillante dans le bateau jusqu’à Kuumiut et transbordement dans un autre bateau de pêcheur pour un dernier slalom entre les icebergs jusqu’au fond du fjord de Tuno.

 


L'arrivée à Kuumiut

Slalom entre les icebergs.

 

Et là, l’éternelle image du pêcheur qui repart vers le large en nous laissant sur les rochers de la plage avec nos gros sacs… On ne peut plus compter que sur nous même !

 


Au fin fond du golfe de Tuno...

 

Camp 1 sur une petite terrasse à 30m au-dessus de l’eau, avec vue sur le fjord. On passe le reste de l’après-midi à regarder se fracasser les icebergs à la recherche incessante d’une nouvelle ligne de flottaison.

 


Le camp 1


On profite de la mer pour une petite flammbée de bois flotté

La soupe du soir...

 

Le lendemain, réveil vers 6h et départ pour notre première ascension : le « 1228m ». Belle course de 9h45 où nous aurons toute la journée à nos pieds, les fjords, la mer, les icebergs… ambiance !

 

 

Un passage de rimaye avec la corde un peu juste en longueur, un premier sommet qui n’est pas le bon, poursuite sur une arête avec un rappel, deuxième puis troisième sommet… le bon enfin ! On y monte un cairn pour y glisser le petit message habituel. Casse croute au soleil : température idéale, pas de vent, vue affolante sur les horizons maritimes et montagneux, superbe.

 

 

Longue descente pour le retour sur le glacier et thé collectif en arrivant au camp.
Maintenant, le soleil vient de se cacher derrière les sommets vers l’ouest. Bernard se lave, Didier est couché dans l’herbe face à la mer et Gilles est parti se laver aussi… tranquilles !

 


L'épilobe : fleur nationale du Groenland. Niviarsiaq en groenlandais ce qui signifie : jeune fille