Groenland Est
(8 juillet au 2 août 2002)

Jeudi 25 juillet

12h45

 

Voilà maintenant deux jours et deux nuits qu’il pleut sans interruption ! Ce clapotis sur la tente me tape sur le système… Les journées passent avec les trois sorties quotidiennes : ptit dèj, midi et soir. Les jours commencent à ressembler aux nuits avec des alternances de livres, somnolence et sommeil !!

16h15 : RAS au niveau de la météo  !! Désespérant et franchement énervant.

22h : vers le glacier, le ciel se découvre enfin un peu, la pluie a cessé, les brumes et les nuages divergent au-dessus de nos têtes, les quelques sommets visibles sont saupoudrés de neige fraîche, la lumière est belle et le moral aussi. Demain, on fout le camp, on lève l'ancre, on largue les amarres, on décroche, on se barre ! quoi qu'il arrive !

 

Vendredi 26 juillet

 

5h du matin, trois petites gouttes tambourinent à la tente alors qu’on n’avait plus rien entendu depuis la veille. On décide de se lever, le ciel est dans le même état qu’hier soir. Ptit dèj rapide, démontage du camp… les 3 gouttes n’étaient qu’une fausse alerte et, à 8h, on décampe en même temps que la brume se déchire et que le ciel bleu gagne du terrain.

 

 

 

Ambiance taïga pour le camp 4 établi au pied d’une cascade grondante qui descend d’une vallée qu’on remontera demain vers le « 1137m », notre dernier objectif. Un peu en manque après ces derniers jours où la météo ne nous a pas laissé d'autres alternatives que d'attendre...

 

 

Mardi 30 juillet

Kulusuk.

Retour en arrière :

Le « 1137m » sera sans doute le plus beau sommet de notre séjour.

Au bout de la vallée, après les premiers névés, arrivée sur une arête bout du monde et vertigineuse qui plonge vers Tuno… la vue est grandiose et ce n’est pas encore le sommet... Il faudra passer l'épaulement qui en descend, un peu en contrebas, avec quelques passages aériens où la corde sera la bienvenue.

 


Quel spectacle !

 

Quelques blocs encore après le dernier névé et c’est le sommet. Grand beau temps, douce chaleur, on va traîner 1h30 là-haut à se rincer les yeux à tous les faisceaux de la rose des vents. La mer lointaine couverte d’icebergs va se perdre et se mélanger avec la brume éblouissante de l’horizon ; les fjords bleus mouchetés de points blancs et turquoises découpent en dentelle ce bout du monde ; des pics et des glaciers guident le regard vers la calotte lointaine. C’est le paradis sur terre et les yeux s’assoupissent de bonheur.

 

 

La descente par les névés sera bien plus rapide que la montée… 10h de course ! Le soir, on verra passer quelques kayaks rouges sur le fjord. Ca faisait longtemps qu'on avait vu trace de nos congénères.