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Mardi 13 aout.

19h50. 10° sous la tente.

Troisième réveil dans la lumière claire et limpide, sous un ciel uniformément bleu.

8h15, départ pour le sommet 1700 qui domine la rive sud-est du lac et qu'on vu dans tous ses états depuis notre arrivée. Deux heures de marche d'approche par la rive sud du lac.

 


Au loin, la pyramide du 1700.

 

Piolet, crampons pour se hisser sur le dôme à 40° et dernière petite arête rocheuse pour arriver sur une mini plate forme accrochée plein ciel (10m sur 3m).

 

 

Au sud, un enchevêtrement d'aiguilles, de glaciers, de parois abruptes, d'arêtes, portés vers l'infini de l'horizon. A nos pieds, une extrémité de fjord vert jade parsemé d'icebergs (là où devrait se trouver le glacier Sermeq qui a au moins reculé de 10 km d'après la carte...). Au nord, la calotte étincelante qui vient mourir dans le lac en une paresseuse ligne droite. Et, plus loin, le 2200 et le 2086.

 

 

On construit une petite niche pour y glisser notre message.

 

 

Longue route de retour pour une arrivée au camp vers 16h. Thé et Boro que je déguste, les doigts un peu engourdis, le nez au soleil et une clope fichée dans le ciel bleu.

Demain, on redescend vers le camp4... Six jours passés ici avec pour toutes traces de vie, 1 corbeau, 2 lagopèdes, quelques bruants des neiges, 1 hélicoptère et les restes d'une sonde météo... c'est peu mais ça marque. On a l'impression que notre séjour ici pourrait durer des siècles et qu'on est là depuis tout autant !

Souper et repli sous la tente avec Boro et la belle Soléna qui me fait penser à une autre espagnole...

 

Mercredi 14 aout.

17h50. 18° à l'extérieur.

Retour au camp4 et à notre cache de vivres ! On a quitté les sources de l'Isortoq vers 10h après un dernier tour d'horizon de ce petit bout de terre qu'on s'était approprié. Dernier réveil avec la tête aux premiers rayons de soleil. Dernier petit déj (avec une pénurie de muesli...) pris autour de ce gros bloc qui nous a vus sous la neige, dans le brouillard et au soleil.

On laisse le camp5 avec pour seules traces de notre passage, un alignement de pierres délimitant l'emplacement de notre tente. Bien vite, le lac disparait. Rien à dire au sujet de la descente, fastidieuse et monotone.

 

 

A l'heure qu'il est, il fait soleil, un vent froid remonte du fond de la vallée, la pâte à pain lève sous la tente et on a retrouvé le grondement de l'Isortoq.