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Maniitsoq - Aujasoq

16 juillet au 17 aout 1999

 

Bernard Brighi. Denis Jacquemot

 

 


Sur le fjord de Kangerlussuaq, à bord du Sarpik Ittuk

Drôle d'année, drôle d'expé...

Bernard avait le coeur ailleurs et, sans doute pour meubler ses pensées, noircissait des pages et des pages d'équations mathématiques incompréhensibles. Il en sortit un article dans une revue spécialisée auquel il m'associa au travers d'une dédicace ! (Blasius ) :

Acknowledgement. The second author wish to dedicate this paper to Denis Jacquemot. 214 Z. BELHACHMI, B. BRIGHI and K. TAOUS

Pour moi, ce fut l'année de la chute... une belle dégringolade sur un névé suivie d'une série de pirouettes sur des barres rocheuses qui s'arrêtèrent miraculeusement sur une margelle de deux mètres de large. Bilan, des brûlures, un bâton cassé, un sac à dos qui en porte encore aujourd'hui les traces, un appareil photo éclaté... et une fracture de la tête du péroné.

Mais la magie du Groenland, les bivouacs sur la calotte d'Aujasoq, les ascensions sous le soleil de minuit balayèrent nos mémoires et il ne m'en reste aujourd'hui qu'un magnifique souvenir.



Sur la calotte d'Aujasoq


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L'aéroport de Kangerlussuaq

 

Samedi 17 - 14h 15.

 Dans la cafétéria du Sarpik Ittuk, amarré au large du port de Kangerlussuaq sur l’eau calme du fjord.

Voyage au départ de Luxembourg, 15 heures d’attente à Copenhague (!), bus jusqu’au port désert où rodait un renard et, après avoir affronté les premiers moustiques, navette jusqu’au Sarpik dont la proue est pointée vers le large du fjord. Demain MANIITSOQ et après...

16h 40.

Ca y est, on file plein ouest. Le ciel est bas et s’effiloche par endroit en bruine grise et noire. Par contre, nez sous le vent, on devine du ciel bleu pâle, au loin vers l’horizon.

 

 

Dimanche 18 - 8h 20

MANIITSOQ au petit matin quasi déserte et silencieuse, recouverte d’un bon vieux brouillard, décor pas très dopant pour cette arrivée groenlandaise. Le débarquement matinal se déroule au milieu d’une foule grouillante mais rapidement éparpillée dans taxis, bus ou voitures. Seuls, deux pingouins lourdement chargés se retrouvent à marteler le macadam noir et détrempé. Quelques rares silhouettes passent et traversent la bruine. Il faut dire que c’est dimanche... ils doivent cuver la cuite de la veille ! Seule rade hospitalière, la cafétéria du Sømandshjemmet (foyer du pêcheur) où, bien au chaud et au sec, on se demande quelle suite donner à cette journée.

10h 50.

Toujours la cafèt, éclairage soft et personnel souriant... Rien de bien neuf ! J’ai été prospecter pour trouver un coin où monter la tente.Ll’endroit est à ½ heure de marche et doit sans doute être parfait sous le soleil mais aujourd’hui, il est bien détrempé et venteux.

Pas vraiment le moral, uniquement à cause du temps je suis sûr. Le gris humide doit être synonyme de « rien de vraiment bon... » Et pourtant je connais des gris humides sympa, tout est histoire d’environnement et de situation

 

16h 50.

De retour à la cafèt...dans le coin à droite avec vue sur la rue et le comptoir genre self. Dehors, ça dégringole fort ! On vient d’aller monter la tente à l’endroit repéré ce matin. On a pu profiter d’un bus pour une partie du chemin à l’aller avec dépose au beau milieu d’un chantier désert (construction du futur aéroport de MANIITSOQ). J’ai senti le regard des passagers à travers la buée des vitres quand on a chargé les sacs sur notre dos et qu’on a pris le chemin de ce petit vallon...

Il pleut, pleut... fort, fort !


La tente dressée au large de Maniitsoq...

19h 15.

Il pleut toujours. On a mangé à la cafèt (menu unique à base de viande bouillie). Bernard fait des allers/retours au téléphone qui sonne toujours occupé...

Dire qu’il va falloir se mettre dehors pour regagner la tente qui n’est pas tout à fait à côté ! La pluie tambourine aux vitres et les rares passants ont les pantalons qui claquent au vent.

Il fait bon dans la cafèt. Tout en suçotant un cure-dent à la menthe, je philosophe sur le temps qui passe.