"The Andalucian coast to coast walk" (page 5)
Lundi 8 avril. (jour 7) Départ tardif de Riogordo. On attend l'ouverture des magasins pour acheter une nouvelle cartouche de gaz et quelques courses. Café et tartines de beurre à l'hôtel où le patron nous donne quatre oranges. Le soleil semble être revenu et la lumière est extraordinaire. Au loin, La Maroma et le Collado de la Gitana font encore grise mine et ne daignent pas se montrer. Sacré gitane !
Montée (souvent bétonnée et toute droite dans la pente) au milieu des oliveraies. On traverse quelques fermes où les mâtins espagnols viennent nous saluer en reniflant nos mollets. Ce sont de belles bêtes au pelage quelquefois tigré. Ils inspirent le respect malgré leurs airs souvent débonnaires.
On casse une petite croûte au bord du Rio Guadalmedina qui est bien sec. S'en suit une grosse partie bien pomatoire où le GPS nous guide au milieu de nulle part. On en sort avec trois kilos de boue à chaque pied.
Descente sur Villanueva de Cauche par six kilomètres de macadam. Heureusement, il y a très peu de circulation. Joli petit village avec sa rue principale, sa place et son église. Mais le seul bar est fermé les lundis. On fera donc une halte, un peu plus loin, dans un hôtel restaurant au bord de l'autoroute. Une petite bière et le plein d'eau. On se tape une dernière montée pour planter la tente avant les premières gouttes. Bien abritée derrière un rocher, la tente est posée au milieu des orchis papillons (Anacamptis Papilionacea). Le vent est fort et glacial. On ne trainera pas autour du réchaud ! L'horizon est noir et lugubre. Mais sous la tente et dans le sac de couchage, il fait bon et le vent peut toujours secouer la tente comme il veut, moi je dors. Le seul souci, c'est la nuit lorsqu'une envie pressante vous force à mettre le nez dehors et qu'il faut surtout penser à pisser le vent dans le dos...
Mardi 9 avril. (jour 8) On a du mal à sortir de la tente, ce matin. Le vent est toujours aussi glacial. Café rapide et la tente est démontée un peu n'importe comment. On en perdra même quelques sardines. Le chemin est gras et boueux, ça colle aux chaussures. La descente vers le premier pont royal n'est plus très visible et, une nouvelle fois, c'est le GPS qui nous facilitera la recherche de l'itinéraire. Quelques rares gouttes mais le vent et le soleil assècheront vite le chemin qui serpente vers Villanueva de la Conception. Un dernier raidillon, le long d'un champ de céréales où le sentier a été grignoté par le paysan, et on arrive au village. Traditionnel café, courses avant de reprendre la route. Ah ces villages andalous où ça grimpe bien fort avant de les quitter ! Je récolte quelques géocaches placées sur le chemin de Compostelle, chemin qu'on quittera un peu plus loin. Deux paysans nous demandent : "vous allez à Santiago ? Non, à Tarifa !"
La piste grimpe au pied de la Sierra del Torcal pour arriver sur un vaste plateau planté de céréales. On pose la tente le plus possible à l'abri du vent . Mais il est partout et il tourne, le bougre. La tente est montée, un thé au citron (que je traîne dans mon sac depuis plusieurs jours) et on prendra même le temps de faire une balade au-dessus du camp. Les éclaircies se succèdent, entrecoupées de quelques gouttes, deux rapaces s'amusent dans le vent et les nuages s'effilochent sur les sierras. Une nouvelle journée se termine.
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