Le sentier européen E5

de l'Atlantique à l'Adriatique


Etape 17

Dimanche 28 juin

De Cembra à Lenzi

 

Dpt 6h40 fin 16h total 9h20

Asc 1230m Dsc 755m

Lever 5h15 (c’est un peu tôt), j’ai descendu mon barda devant la capitela de St Antoine (en fait, ce n’est pas une chapelle) et je bois mon café avec la première clop de la journée. Je ne mange rien le matin : en fait, je n'ai pas grand chose à me proposer.

Je viens de repenser au petit jeune à la gare d’Innsbrück qui m’a dit en anglais « what a beautiful bag ! » en admirant sans doute le volume de mon sac à dos… pourquoi je pense à lui ??

Je finis mon deuxième café, le sac est pratiquement rempli, plus que les chaussures à mettre. Je me suis lavé les mains au savon et débarbouillé la figure dans la fontaine de St Antoine. Je crois que je vais lui laisser une pièce dans la fente prévue à cet effet. Va donc savoir pourquoi ?

 

 

Rude journée, 9h20 de marche. J’ai le dos en compote.

Descente sur Cembra, puis Faver où un bar est ouvert. Café avec un bon croissant chaud fourré d’une espèce de compote : succulent ! Achat d’un sandwich pour le pique nique et d’un paquet de clop… qu’est ce que je clope ! Plus d’un paquet par jour… « c’est les vitamines » disait le turc en haut du Mont Ararat !

 

 

Descente parmi les vignes sur le flanc d’une belle vallée avec des petits villages perchés dont les églises s’illuminent avec les premiers rayons du soleil… photo, bien sûr !

 

Beaucoup de macadam (dommage) et rude montée vers les pyramides de Segonzano : des demoiselles coiffées. Les voir le matin et tout seul, c’est assez impressionnant.

 

 

Arrivée au petit hameau de Quaras… le bout du monde. Une petite fontaine et un monsieur qui vient y laver son outil de jardinage. Il me demande si je suis « solo » et m’offre un verre de vin à boire. C’est con mais j’ai décliné son offre…

Montée par un petit chemin agréable et descente sur la centrale où je me mange mon casse croute acheté à Faver (pas très frais mais il bourre bien).

Montée très chiante sur le macadam de la grande route jusqu’au col de Redebus. Comme ils disent sur les commentaires de la carte : « un café est le bienvenu »… grand café, double dose de sucre et une petite bière.

Pour la suite, je shunte l’itinéraire asphalte, je suis le E5… pour me perdre un peu… J’arrive dans un chalet où le proprio m’indique le chemin et me propose gentiment un café ou une orangeade. Je refuse là aussi, pour la deuxième fois de la journée ! J’ai toujours fait un peu le sauvage dans ce genre de situation.

Descente sur l’église de St Magdalena où je dois trouver l’itinéraire de réchappe pour éviter les crêtes que je ne vois pas d’ailleurs : une partie est dans les nuages. Même météo depuis quatre jours : beaucoup de moments de soleil mais un ciel très chargé avec des nuages noirs qui s’accrochent aux montagnes. Ca tonne quelquefois, des averses éclatent au loin.

Encore du macadam (j’ai été servi aujourd’hui) et ça grimpe sec dans le bois frais, heureusement.

Sorti de la forêt, deux chalets en contrebas du sentier m’ont l’air bien tentant pour y poser la tente. Je trouve même un point d’eau pas trop loin. C’est le panard ! Basta pour aujourd’hui.

16h53, je sirote mon thé assis sur le perron du chalet, fermé bien sûr. Mais y aura bien un petit coin plat pour la tente, je n’ai pas encore prospecté tout le coin.

Je vais étudier la carte pour demain : pas sûr de pouvoir être à Lévico… non, rien de moins sûr, surtout que ça se termine par une sacré descente. De toutes façons, rien ne presse, question bouffe, j’ai ce qu’il faut.

 

 

18h47, j’ai fini de manger et voilà que les vaches font leur apparition. Qu’est ce que c’est que ce bordel ? Heureusement que je n’avais pas encore monté la tente. Wait and see. J’ai rassemblé toutes mes affaires derrière une barrière en attendant de voir comment va évoluer cette histoire. Manquait plus que ça ! Je n’ai pourtant pas franchi de barrières. Les vaches vont et viennent autour de moi. J’entends le berger au-dessus avec sa pétrolette qui leur crie quelque fois des trucs mais il ne se passe pas grand-chose. 19h40, on dirait qu’elles remontent mais lentement alors… j’irai bien me coucher moi. Démerdez-vous ! La dernière est en train de se gratter la tête dans les petits sapins…

 

Etape 18

Lundi 29 juin

De Lenzi à Lévico Terme


Dpt 6h15 fin 14h45 total 8h30

Asc 555m Dsc 1525m

Lever à 5h25. Petit orage hier soir et ce matin, doit y avoir un arbre qui s’égoutte au-dessus de moi : j’entends des gouttes.

C’était bien un bouleau qui s’égouttait… pas un seul nuage dans le ciel, pourvu que ça dure. Le camp est démonté en un temps record. 6h10, je suis prêt à partir. Une dernière clop pour la route et quelques pansements aux pieds.

Montée sur macadam jusqu’à la cabane forestière : super refuge ouvert à tous que j’aurai bien utilisé hier… mais je ne savais pas, j’en avais marre et il devait être plein (on était dimanche). Tant pis, mon coin était bien aussi et une fois les vaches parties c’était peinard.

Longue piste forestière à peu près en suivant les courbes de niveau. Je trace bien et la dernière montée dans les alpages jusqu’au col de la Bassa est très agréable à travers les rhododendrons en fleur. En traversant une bergerie, un vieux me dit « Salute », ça change du classique « Bonjourno ».

La Bassa : beau col avec deux belles vues de chaque côté. Un berger mène son troupeau en récupérant sur ses épaules des agneaux isolés.

 

 

Série de photos et je redescends par une piste forestière vers Vetriolo Terme. Je me rancarde sur les horaires de bus mais le prochain pour Lévico est à 16h30 et il n’est que midi.

J’enquille donc la longue descente vers Lévico où je me dirige un peu comme un zombi vers le premier camping que je trouve : Camping Joly

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Lac de Lévico Terme

 

Pas très convivial comme emplacement : coincé entre des hordes de hollandais en caravaning. Mais bon, ça fait du bien de se poser : une bière, une bonne douche, un rasage et sécher la tente qui est bien imbibée depuis la pluie de hier soir.

Je tente même une lessive dans une machine à laver. La première ne fonctionnait pas. Le petit jeune de l’accueil vient aux nouvelles. Je change de machine. Une bonne italienne me donne même de la lessive, me montre le fonctionnement des machines... ah ces ménagères !

17h38, le programme lessive n’est toujours pas terminé… je zone au minimarket où il n’y a pas grand-chose (1 paquet de Haribo…) et retour à la buvette du camping pour 1 expresso.

Lessive terminée, je vais faire un tour en ville (qui a l’air très petite d’après ce que j’ai pu en voir tout à l’heure).

J’ai des pansements multiples aux pieds. Je vais profiter de la journée de demain pour m’occuper de tout ça.

Première découverte de la ville. Pizza sur une petite place avec une fontaine et retour au camping pour voir un match de foot à la télé, une bière à la main. Ah, la vie du campeur !

Un orage comme tous les soirs. Le vent n’a pas l’air de vouloir changer de direction. 21h34, un yaourt à l’ananas et au lit.