VOYAGES

Le sentier européen E5

de l'Atlantique à l'Adriatique


Etape 5

Mardi 16 juin

De Délémont au Col du Greielet

 

Dpt 6h45 fin 15h total 8h10

Asc 730m Dsc 345m

Après un film sur RTL (Virus), j’ai eu du mal à m’endormir. Rien ne vaut les nuits sous la tente !

Lever matinal : 5h15. Préparation du sac dans la chambre. Temps mitigé mais le moral est bon.

Quitter la ville, sac au dos, parmi les rares passants qui vont au boulot ou qui promènent leur cleps, c’est assez jouissif !

Traversée de la campagne et montée jusqu’à un refuge bien sympa (La Rochatte) avec un point d’eau. Dommage que ce ne soit pas l’heure de poser le camp.

 


Longue tirée sur les crêtes du Jura avec de temps en temps des échappées sur de superbes vues : ça respire la chlorophylle, ce pays ! Le Jura suisse c’est un peu comme les Vosges pas pour le paysage mais pour son peuple de randonneurs : super balisage, des places à pique-nique sympa avec de nombreuses traces des barbecues de la veille (dimanche) comme un max de piques à brochette en fines baguettes épointées…

Oberfringeli : une ferme qui marche toute seule… pas âme qui vive sauf un ronronnement de moteur dans l’étable et 2 chiens affectueux. Une buvette où on se sert tout seul en laissant l’argent sur la table… très suisse tout ça ! Je me prends une petite bière.

Direction Welschgäterli où j’espère trouver un coin de bivouac sympa ou un refuge, si c’est pas trop demander.

Mais, rien : un petit col glauque et humide décoré d’un balisage VTT qui n’a pas été enlevé.

Je continue, donc… pour arriver dans une pâture… rien de bien folichon mais il est temps de s’arrêter. La vue est belle mais pas beaucoup d’endroits plats pour monter la tente et faudra éviter les bouses de vache.

 


Le Jura Suisse !

 

16h : je termine mon thé en pensant que demain faudra économiser l’eau si je ne veux pas arriver tout desséché en haut du Hohe Winde (mon premier 1000m du parcours). Maigre consolation, ça me fera 2kg de moins à porter !

Je viens d’aller barrer le chemin aux vaches qui montent dangereusement vers moi : un arbre en travers d’un petit sentier. Elles se sont agglutinées derrière, faudra voir si ça marche.

Finalement, le coin était pas terrible. 17h30, je reprends la route pour m’installer 20 minutes plus tard au col juste avant le Greielet. Col boisé et bien joli. J’ai même eu droit, sur l’autre versant, au spectacle du travail de deux chiens de berger qui ramenaient les vaches.

 


Etape 6

Mercredi 17 juin

De Col du Greielet à Passwang

 

Dpt 7h45 fin 14h30 total 6h40

Asc 810m Dsc 410m

 Réveil 6h40. 7h35, prêt à partir, une dernière clop pour la route. Je ne vois pas trop le ciel dans ma forêt mais c’est un peu nuageux et il ne fait pas très chaud, on supporte la polaire !

Finalement, le temps sera superbe toute la journée.

Contourner la ferme du Greielet et lente montée à travers pâturages et forêts jusqu’au Champé, accueilli par la bonne odeur d’un paysan en train d’épendre du lisier.

Un abreuvoir à vache laisse couler un petit filet d’eau et j’y remplis ma grosse gourde.

Un jardin d’herbe Ricola… c’est donc vrai que ces bonbons suisses se font avec des herbes.

 

 

Arrivée au Hohe Wind (1200m). Putain, quelle vue ! Quel temps ! Plaisir de sécher torse poil au soleil.

Je suis vite rejoint par un petit groupe de randonneurs puis par un paysan en bottes de caoutchouc et bâton de noisetier. On discute sympa, je lui apprends à dire « droite » et « gauche » en français et il me montre la Passwang, au loin.

Longue descente en passant près d’un refuge à ski fermé mais qui peut servir d’abri puis d’une buvette dont c’est le jour de fermeture…

Pique-nique dans les bois où je croise une famille avec qui on plaisante sur le sens d’orientation des femmes.

Un long bout de macadam en plein soleil pour finir dans une buvette où je m’enfile 50cl de bonne bière (Feldschlossen).

Encore une petite montée pour arriver à la Passwang : c’est un peu tôt mais je crois que je vais y planter la tente, c’est un coin magique au niveau de la vue. Au Nord, Bâle et les Vosges. Au Sud, les Alpes. 

 


Au loin, les Alpes suisses. On reconnait la silhouette de l'Eiger à gauche.

 

C’est un jeune avec qui j’ai causé 5 minutes qui m’a nommé les sommets. Son frère, pensionné depuis 6 mois, est en train de faire le St Jacques de Compostelle. Il est parti depuis trois mois.

 

 

16h30 : je prends un thé en regardant passer le temps et les randonneurs (y en a énormément aujourd’hui… ils ne travaillent pas le mercredi les suisses ?).


Bivouac sur les crêtes de la Passwang