Le sentier européen E5

de l'Atlantique à l'Adriatique


Etape 7

Jeudi 18 juin

De la Passwang à Hauenstein

 

Dpt 7h fin 16h total 9h

Asc 670m Dsc 1120m

 2h30… pas encore fermé l’œil de la nuit ! Je viens d’aller pisser un coup. Ciel étoilé. Mais un vent fou souffle en bourrasque depuis la tombée de la nuit. Les beaux coins ne sont pas les plus peinards ! L'impression de dormir en haute mer sous le claquement des voiles. Je me suis juré de ne plus jamais planter ma tente sur une crète...

Lever 6h10. Quelle nuit ! Quasi pas dormi. Quitte sans regret la Passwang, on ne voit même plus les Alpes.

Longue descente tranquille sur la crête qui monte au Chellenchäpfle avec sa carte d’orientation sur les sommets alpins cachés par la brume. A partir de là, je dois être sur un ancien tracé de la Höhenweg car les marques rouges sont systématiquement repeintes en jaune. Je ne sais pas trop où j’ai perdu sa trace. Mais ce n’est pas bien grave, je vois où je vais.

 


Limite de canton

 

Ferme de Sol où un chien me poursuit un petit bout de chemin en aboyant et en lorgnant sur mes mollets qui se reflètent sur le macadam détrempé. Le ciel est noir d'encre.

Belle crête du Helfenberg et descente sur Langenbrück, alors que j’aurais du arriver à Waldenburg…

Une petite superette où je craque pour 3 tomates, 2 poires, 1 boîte de petits pois, 1 tranche d’Appenzel, 1 bon gros pain frais avec plein de graines, 1 paquet de clops et 1 grande bouteille de coca. Je vais le regretter tout ce chargement presque superflu… mais les envies ça ne se commande pas !

Longue montée chiante vers la Belchenflue (orthographe de la carte car sur les panneaux c’est Bolchenflue… la nuance m’échappe).

Une petite source est la bienvenue…

 

 

Après, ça merde un peu : il y a 2 chemins pour rejoindre Challhöchi. Je choisis celui qui commence à grimper. Je croise en chemin deux classes avec leurs instits (c’est déjà les sorties de fin d’année ?). Longue descente sur une route de guerre restaurée avec des blasons colorés des régiments qui s’y sont collés en 1914.

Arrivé à Challhöchi où je pensais trouver un beau coin pour m’arrêter mais il n’y a rien.

 


Les pyrénées !!

 

Obligé de descendre jusqu’à Hauenstein ! Et de me repayer un morceau de grimpette. Heureusement, un beau pré fraîchement coupé, c’est là que je m’arrête avec un bon point dans le dos.

Ciel orageux qui tourne mais finalement n’éclate pas.

19h33, le temps a l’air de s’arranger. Je profite d’un petit thé pour faire digérer les petits pois.


Etape 8

Vendredi 19 juin

De Hauenstein à Bänkerjoch

 

Dpt 8h fin 13h50 total 5h40

Asc 410m Dsc 445m

 Réveil à 6h55… j’avais du sommeil à rattraper ! Il y a eu une petite averse dans la nuit ou peut-être le matin. Maintenant, le ciel va du bleu au noir.

Pas âme qui vive à l’auberge de Froburg, tant pis le ravitaillement en eau ce sera pour plus tard.

Le brouillard m’a rattrapé au détour d’un petit col. Plus de bleu, c’est le gros gris partout. Descente dans le petit vallon encaissé et c’est dans le bois plus loin que je dois sortir l’équipement pour la pluie.

 


Vers la Geissflue

 

Croisé 2 vététistes en train de poser les marques d’une course (sciure et peinture au sol). Il va y avoir du monde dans ce bois ce weekend.

Un petit groupe de randonneurs en train de pique niquer et je fais pareil un peu plus loin, assis sur une borne (pain et saucisson).

Arrivé à la maison des amis de la nature en même temps qu’une sacré averse ! Pas de bol, moi qui aurais bien pris un café, ils sont tous occupés à faire le ménage avec un groupe de collégiens… le patron me remplit quand même ma gourde. J’aurais au moins de l’eau…

Montée à la Geissflue dans le brouillard. Descente vers l’auberge de Salhöhe, je n’ai même pas le cœur de m’y arrêter pour une bière.

Pas la grande forme aujourd’hui. Je décide de m’arrêter de bonne heure. Après quelques hésitations, je renonce à monter à la Wasserflue pour un hypothétique endroit où poser la tente. Un tout petit peu plus loin, un coin trouvé par hasard me tend les bras comme un signe : une feuerplatz à côté d’une borne, juste au-dessus du chemin. Il est 13h50. Je me paye le luxe de faire une petite flambée avec le thé traditionnel.

 

 

15h, je file au lit pour une petite sieste, en même temps que la pluie. 18h30, réveil et il pleut toujours. J’ai eu une riche idée de monter le camp juste avant la pluie. Toutes mes affaires sont sèches… par contre, j’ai fait une erreur dans l’emplacement de la tente. J’avais le choix dans l’herbe à découvert ou sur la terre dénudée sous un gros hêtre… qui maintenant n’arrête pas de d’essuyer sur la tente qui est couverte de projections terreuses. Pas bien !

20h42, Je viens de faire une petite sortie pour pisser un coup et m’enfiler une casserole de soupe avec des vermicelles chinois : bon compromis poids et remplissage du ventre. Hier j’ai jeté le sac de bolino que j’avais encore de l’an dernier… pas sûr de l’état fraicheur bien que je m’en étais fait une portion en haut de la Passwang.