Dimanche 7 juin.

Arrivée à Irun vers 18h. L'hôtel Bidasora est tout prêt de la sortie principale de la gare. J'y pose mon sac et je pars tout de suite repérer le départ du GR11 pour demain.

Je trouve les premières balises rouges et blanches vers la sortie de la ville, un peu avant le passage sous l'A8. Pour l'instant ça correspond (au moins pour le début, car en ville je n'ai pas vu grand chose) au bouquin de Paul Lucia.

 


première balise

Je musarde un peu à Irun, quelques courses à des stands de produits locaux, de mauvaises frites dans une cafétéria...

J'ai rarement été aussi impatient de commencer à marcher ! Depuis quelques jours, la pression monte comme jamais. C'est bon signe !

 


Irun, au petit matin.

 

Lundi, 8 juin.

De Irun à Bera. J1

D+, 915m. D-, 880m. 8h25. 23km.

 

 

Départ 6h50, après un café et un croissant pris à l'hôtel où un randonneur s'arrête au bar. Echange de regards furtifs vers nos sacs mais pas de paroles, ça aurait été superflu à cette heure de la journée.

En une heure, je suis à l'ermitage San Martzial, beau coin de bivouac avec toilettes et point d'eau. C'est une possibilité si on arrive à Irun en fin d'après midi.

Les balises du GR11 et 121 sont communes jusqu'au col d'Erlaitz. Plus loin, un moment d'inattention et je me retrouve sur un GR de pays. Erreur sans conséquence et je rattrape le bon chemin. Au-dessus du lac de San Anton, je fais une petite pause à l'auberge pour un bocadillo et une salade... La terrasse est déserte, un petit fond musical sort par une fenêtre ouverte, un petit moment de grâce et de bien-être ! Je fais le plein d'eau et j'attaque le petit col de Tellaria.

 

 

J'arrive à Bera vers 15h30. Fin d'étape un peu dure à tirer. La chaleur m'a pris à partir du lac de San Anton et ça transpire sec ! Pas envie d'aller plus loin, 23 km ça suffit pour le premier jour. Une femme m'indique l'hôtel Auzoa, endroit bien sympa avec une jeune patronne accueillante.

Le GR est bien balisé avec des panneaux pour visualiser le parcours. Quelques griottes par ci par là. Les digitales sont nombreuses et illuminent les sous-bois.

 

 

Mardi, 9 juin.

De Bera au col de Esquisaroy. J2

D+, 1055m. D-, 575m. 7h45. 20km.

Je quitte l'hôtel sur la pointe des pieds à 6h30... tout le monde dort encore. Rude montée matinale jusqu'au sommet de Santa Barbara, sommet que le GR évite mais j'ai du louper une balise encore une fois... ce petit sommet modeste de 380m offre un beau panorama sur la région.

 


Vue sur Bera depuis Santa Barbara.

 

J'atteins le col de Lizarrieta où je pensais prendre un petit café mais tout est fermé. Le temps est couvert et la chaleur moins suffocante qu'hier. A Bera, on m'a annoncé la pluie pour demain...

Joli coin de bivouac un peu après la ferme de Gora, une fontaine, de l'ombre mais il est un peu tôt pour s'arrêter et je décide de marcher encore deux heures.

 

 

Une grosse colonie de vautours survole le sommet de la Sentinelle. Ils planent au-dessus des vaches et des chevaux. Le sentier contourne le sommet de la colline et descend ensuite sur le col de Ursumiatza. Je prends de l'altitude tout doucement dans un décor très forestier, on se croirait presque sur la GEA par moment.

Fin de l'étape vers 14h15 au col de Esquisaroy. Je plante la tente sur un petit replat, juste à côté d'un abri pour la chasse à la palombe.

 

Pas grand chose à dire de cette étape où les cols se succèdent, ça monte, ça descend... Mais j'ai la forme !

 


Mercredi, 10 juin.

Du col de Esquisaroy à Elizondo. J3

D+, 375m. D-, 665m. 3h25. 10km.

Réveillé vers 5h par le bruit de la pluie sur la tente... Je somnole et bouquine jusque 6h30 et je tente une sortie pour aller pisser un coup. La pluie a l'air bien installée. Ella a lavé les feuilles des arbres. La lumière en parait presque verte... Repli sous la tente. Une heure passe, ça tambourine toujours sur la tente... je me pousse ou je me pousse pas ? De toute façon, faudra bien que je bouge d'ici ! Je me donne encore une demi heure.

 


Un torrent ou un chemin ?

 

Allez, je bouge ! ça rince un max et je boucle mon sac un peu n'importe comment. Tout est bien trempé, la tente surtout. Pas de café, ce matin.

Je me hisse jusqu'au col de Inaberri (800m). Les chevaux, moutons et poneys encombrent le chemin et se poussent pour me laisser passer. Ils ont l'air aussi fantomatiques que moi.

 


Brouillard et pluie.

 

J'aperçois Elizondo. Je dois louper un embranchement et je suis obligé de me taper un bout de la nationale. Je m'arrête dans le premier bar venu et commande un café et bocadillo au patron taciturne. La pluie tombe en grosses gouttes... Je fais quoi, maintenant ? Je vois à la télé du bar qu'une grosse dépression s'est installée au large de l'Espagne, des images d'inondations... D'après la carte, ce soir c'est bivouac obligatoire et j'imagine l'état de ma tente repliée toute trempée, ce matin... ce sera donc hôtel et ma chambre ressemble vite à un séchoir. La tente pendouille dans la douche.

Il pleut toute la journée et la météo des journaux locaux est dramatique jusqu'au début de la semaine prochaine !

Fin d'après midi sympa dans le bourg d'Elizondo. C'est une petite bourgade de montagne aux habitations un peu austères. L'hôtel Antxinea possède une arrière salle où l'on vient jouer le soir à la trinkette (trinquet), mélange de pelote basque et de raquetteball.

 


L'église d'Elizondo.

Un autre randonneur français vient s'y échouer comme moi.

La pluie ne s'arrête pas. Je profite de la fin d'après midi pour reconnaître le départ du GR11. Malgré la météo pas très engageante, demain j'y retourne. On verra bien...