Sensations : Rétrospectivement, j'adore ces fins de journée galère avec le tonnerre qui gronde. Une pluie fine qui commence à tomber, pas de bivouacs possibles en vue... le village est désert et, assis sur un banc, j'envisage plusieurs solutions qui s'avèrent toutes vaines. Alors, on avance en comptant sur la chance qui a toujours été au rendez-vous à condition de ne pas être difficile et d'accepter le moins pire.
Qu'elles sont bonnes ces premières heures de la journée où tous les muscles répondent encore à merveille. On avance d'un bon pas en terminant sa nuit, bercé par des airs de musique qui arrivent d'on ne sait où. La rosée ou la pluie de la veille imbibent le cuir de mes chaussures qui séchera plus tard et s'imprègnera de la poussière blanche de la grouine meusienne.
Ces chemins disparus qui obligent à jouer à saute-mouton au-dessus des barbelés et sinuer entre les pâtures où s'égayent des génisses un peu folles, aux réactions imprévisibles. Ou bien recouvertes d'une végétation haute et fleurie... on en sort trempé. Mais faut pas réfléchir, garder le cap et y croire !
Même scénario dans les bois où le chemin noir, soudain, fait défaut ou bien est rendu méconnaissable à cause des chantiers forestiers dont les pistes tracent une géométrie qui ne va jamais dans ma direction. Là aussi, faut y croire, aller de l'avant et garder un oeil sur le GPS (instrument bien utile quand on choisit le hors piste...). On est chanceux si le bois est bien dégagé, moins chanceux quand il faut se battre avec les ronces, les épines noires qui griffent les mollets, les cuisses et parfois plus haut encore.
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