Sarek page 1

Parc national du Sarek

Laponie suédoise

(20 juillet au 2 août 1993)

Samedi 24 juillet

10h35 15°

 

Temps superbe et fort vent frais du S.E. qui attise un feu sauvage et échevelé terminant de bruler nos ordures. L’opération partage de la bouffe est terminée, la pâte lève pour de futures galettes, on est seuls dans cette vallée de la Kukkesvagge au milieu d’une lumière quasi irréelle et rasante qui projette des ombres démesurées. Le vert des marais, le rouge du petit ruisseau, le bleu du ciel, le blanc des névés qui éclaire les faces encore dans l’ombre, les fleurs, les lichens : on baigne dans la lumière et la couleur !


On est en attente d’aller porter notre camp plus vers l’Ouest, remonter la Kukkesvagge, au débouché du glacier qui descend du Sarek.

Hier, vendredi : superbe course de 12h pour atteindre le sommet de l'Äpar (1914m) : départ, 6h50 – retour, 18h45. Dénivelé : 1074m


Deux heures pour se rendre aux lacs du delta en aval de la Pierijakka et traverser à gué jusqu’à mi-cuisses et puis lente montée morainique et glaciaire (glacier recouvert de neige) jusqu’au dernier col avant le sommet de l’Äpar qu’on atteint vers 12h15 : vue plongeante et abrupte sur un univers minéral… impressionnant !


Progression sur l’arête rocheuse pourrie jusqu'au sommet de l’Äpar. C’est noir, blanc, gris et ciel menaçant (il doit pleuvoir, au loin, sur notre campement).


L'arête qui mène au sommet


Au sommet de l'Äpar


Vue depuis l'Äpar : ça décoiffe !

Une heure de crapahute merdique dans de la caillasse pourrie sur le versant de l’Äpar pour rejoindre le col en amont du glacier du Ruosok.

 

De là, longue et bavante descente jusqu’à un nouveau gué un peu en aval de celui traversé le matin (env. 50m avec un trou bien caché... de l'eau jusqu’au ventre et attaque de moustiques !) Pieds trempés, donc plus de problème pour traverser la « rizière » du delta de la Kukkesvagge.


Au fond, toujours le Slugga...

 

Samedi 24 juillet (suite)

20h35 11°

 

Camp 3 établi sur une terrasse dominant la Kukkesvagge dans l’axe du Sarekjekna.


Camp 3

Temps froid, vent glacial et plafond aux alentours de 1500m… 500m au-dessus de nos têtes, de lourds nuages noirs pas très engageants. Tout le monde est dans la tente, Bernard répare ses chaussures… « Mais que sera demain ? »

Trois heures de portage dans l’après-midi. Un peu galère pour moi.