Jeudi, 22 mai. Paleochora au plateau de Nida
Journée transfert réussi !
Echinops spinosissimus (Echinops épineux)
Tout se déroule comme prévu. Bus jusque Chania puis Bali avec une dépose sur la grand route. On trouve l’hôtel Elpis, on y loue une voiture et réservons une chambre pour la semaine prochaine.
Direction le plateau de Nida via Anoghia. On retrouve la Crète des montagnes et des bergers. Le plateau est un immense poljé qui s’ouvre au milieu d’un désert aride et caillouteux. Cette vaste dépression d’un vert particulier est parcourue par de nombreux troupeaux. Une taverne un peu paumée et hors du temps, est tenue par une serveuse taciturne. On monte en voiture jusqu’à la chapelle d’Analipsi. On ne trouve pas le point d’eau mais une petite prairie ombragée est parfaite pour y monter la tente.
Coucher de soleil sur le plateau de Nida
Petite balade à la grotte d’Ideon Andron un peu défigurée par ce qui ressemble à un projet d’exploitation touristique. Projet démesuré et apparemment abandonné, comme tant d’autres rencontrés en Crète. On en profite aussi pour repérer le début du sentier pour demain. Il débute, un peu au-dessus de la chapelle, dans un des lacets de la piste.
Le vent se lève dès que le soleil a disparu derrière les crêtes. Il ne fait pas chaud… le repas est vite expédié et on se réfugie sous la tente.
Vendredi, 23 mai. Du plateau de Nida au sommet du Psiloritis
Google Earth a pris la photo en hiver...
Il n y avait bien moins de neige, au mois de mai !
Dénivelé positif : 1150m
Dénivelé négatif : 1150m
Durée : 7h30
Le vent n’a pas faibli de la nuit et ça caille, ce matin. Le ciel est tout dégagé quand on se lève à 5h30. 45 minutes seulement pour plier la tente, remballer le camp et avaler une tasse de café. Nos sacs allégés sont fin prêts depuis hier soir et piaffent d’impatience.
La montée à l’ombre du petit matin est facile et le chemin bien balisé (points rouges et quelques rares balises E4). Un premier col est atteint puis descente dans une combe pour attaquer une longue remontée d’un vallon encaissé où subsistent quelques névés. Ce vallon est le chemin d’accès au col qui donne accès au versant nord du Psiloritis. La plaine s’étend à nos pieds et l’horizon s’ouvre vers la mer.
Le sentier prend alors un cap plein ouest et monte dans le travers du versant. Quelques névés sont franchis sans problème et on atteint la crête juste en dessous du sommet.
Le vent se déchaîne et les bourrasques sont violentes. Au sommet, il n’y a que la chapelle de Timios Stavros pour nous abriter de ce vent fou.
une cloche en bronze....
Chapelle, refuge, antre de quelques divinités oubliées, tanière mythologique… c’est un endroit envoutant. On y pénètre, le dos vouté, par un petit corridor. Les yeux doivent s’habituer à l’obscurité traversée uniquement par quelques raies de lumière qui filtrent au travers des pierres mal jointes. Un névé occupe une grande partie des lieux. Quelques icônes, des cierges et des fragments d’encens mal consumés, des dons de randonneurs… on se croirait au cœur d’un culte clandestin.
A l’extérieur, c’est un 360° époustouflant ! Toutes les régions traversées s’étalent à nos pieds. Le Dikti, les Levka Ori, la plaine d’Amari, Archanes… tout le E4 nous revient en tête et s’ouvre comme un livre d’images.
Panoramique au sommet du Psiloritis
Descente sans histoire et une rencontre avec deux vautours en train de se repaître d’un cadavre encore frais d’une chèvre.
Arum creticum (Arum de Crète)
On retrouve la voiture. Fin d’étape particulière qui met un terme à notre randonnée. On finira à la petite plage de Lentas pour un dernier repas pris sur nos vivres de course.
Le reste, ce sera une autre façon de découvrir ce pays attachant. Après une dernière visite à Suzanna d’Archanes, on fera encore de belles visites. Notamment la vallée des moulins de Mili, la descente dans les gorges qui mènent au monastère abandonné de Katholiko...
Ainsi se termine ce E4, chemin d’exception qui permet de découvrir un pays et des gens bien attachants.
|