Jeudi, 1 er mai. Karoumes à Skalia
Dénivelé positif : 1100m
Dénivelé négatif : 440m
Durée : 9h50
Lever vers 6h alors que quelques chèvres descendent vers la mer toute calme et bleue. A l’angle sud de la plage, le chemin repéré la veille nous attend. Des balises E4, quelques marques rouges et des cairns jalonnent la piste ou plutôt nous donnent la direction à suivre. Il n’y a pas vraiment de chemin et il est très facile de perdre les marques. Il faut donc marcher au cap et improviser. Premier contact avec le lapiaz et sa couverture d'épineux de toutes sortes.
Première halte à la Pélékita Cave qu’on trouve assez facilement grâce aux coordonnées de la première géocache que j’avais enregistrée sur le GPS. La grotte vaut le détour et les archéos qui y ont fouillé ont du se donner bien du plaisir. A partir de Pélékita, deux chemins… on choisit celui du haut, balisé par des marques rouges. C’est pas le meilleur choix ! Il vaut mieux rester sur celui du bas, le plus évident.
Kato Zakros, sa plage, ses cafés... On en profite aussi pour ranger les pantalons et mettre les shorts.
Remontée des Nekron Gorges ou gorges de la mort, nommées ainsi à cause des nombreuses sépultures minoennes qui y ont été trouvées. On croise beaucoup de monde qui les descendent. On a l’impression de se trouver au fond d’un oued marocain. La végétation est spectaculaire : des arums dragons qui nous suivront tout le long du chemin et des platanes d'orient centenaires aux troncs qui racontent toute leur souffrance.
Zakros, pause bière et achat de pain. Le patron du kafenion nous demande où l’on va. Soughia qu’on lui répond…Il nous donne alors l’adresse d’un restaurant ! En sortant du village, on croise un français installé ici. Il y fait le commerce d’huile d’olives et il a l’air de bien apprécier le rythme de vie des crétois.
Longue montée vers Skalia sur des pistes bien balisées. La « foule » de Kato Zakros est loin derrière nous. On ne rencontre plus personne si ce n’est cette rencontre improbable avec une sorte de baba oublié du monde qui descend de la montagne, pieds nus, un bouquet de marguerites à la main. Il est chargé d’un barda de bric et de broc qu’il porte sur son dos et sur son ventre. On échangera quelques mots en français, sans rien savoir de ses motivations et de son histoire. Son visage buriné est éclairé par un regard d’une douceur et d’une bonté incroyables. Il a du en faire du chemin pour arriver à cette sérénité qui se dégageait de lui. Bonne route à toi !
On arrive enfin à Skalia, vers 17h, après avoir loupé un embranchement de sentier à gauche qui aurait pu nous éviter un peu de piste.
On se fait un thé, le soleil a l’air de se lever et la source, au-dessus de la chapelle, distille au compte-gouttes, une bonne eau fraîche. Je vais choisir de dormir dans la chapelle… je ne sais pas si c’est quelque chose qui se fait mais, en tout cas, on y dort bien. Une petite sortie nocturne juste pour se rendre compte que le ciel étoilé est magnifique.
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