Lundi, 5 mai. De Panagia Vriomeni à Selakano
Dénivelé positif : 1195m
Dénivelé négatif : 870m
Durée : 10h
Pluie et brouillard pratiquement toute la journée.
Descente tranquille jusque Prina en suivant une piste. Nous ne rentrerons pas dans le village. Juste avant, une taberna nous tend les bras. Il est encore tôt mais le patron et la serveuse nous servent un petit déjeuner avec un miel divin.
La pluie commence à tomber, pas très forte mais suffisamment pour qu’on sorte les protège-sacs et les vestes.
Route d’abord puis une piste monte lentement au milieu d’un paysage qui semble devenir de plus en plus alpin. Mais il n’y a pas grand-chose à voir. Le brouillard est souvent très dense. Et l’environnement déjà habituellement silencieux l’est encore d’avantage.
On marche comme dans une bulle de lumière qui se déplace en même temps que nous et qui dévoile quelques mètres de lapiaz, de forêts, de ruches, de falaises ou d’arbres fantomatiques. On en est réduit à interpréter et fantasmer sur ce qu’on ne voit pas ou à peine. Les nappes de brouillard tombent quelquefois en bruine ou s’écartèlent sous l’effet d’une légère brise. Alors, le temps de quelques instants, une crête s’éclaire, une oliveraie moutonne en contrebas de la piste, une épaule herbeuse se hausse au-dessus de nous.
Le temps passe vite ainsi et le soleil reviendra presque sans qu’on s’en rende compte. On ne laissera pas passer le départ du sentier qui quitte la piste pour nous faire descendre dans le vallon au pied du Koureli. Heureusement que le ruisseau qui y coule est un bon fil conducteur parce qu’on va perdre rapidement les balises. Je ne suis même pas sûr qu’elles existent… et on ne récupèrera qu’une vague sente un peu avant de rejoindre la piste.
Les pauvres "chiens tonneaux", misérables et appeurés,
attachés en pleine montagne
dans l'attente d'un destin de servitude.
Arrivée à Selekano où on rencontre un couple d’autrichiens qui attend l’ouverture du kafenion qui fait aussi, parait-il, dépôt d’épicerie. En attendant, on monte un peu en suivant le E4 pour trouver un emplacement où monter la tente. On déniche la perle rare, un vaste complexe, du genre hôtel de montagne abandonné ou pas encore ouvert pour la saison. Terrasse pour la tente, table pour nos affaires, tout ce qu’il faut ! Le tourisme de rando n’a pas l’air de rameuter les foules… Les gens ont l’air de préférer la plage.
Le kafenion est tenu par une petite dame crétoise, toute de noir vêtue. Son café est une toute petite pièce attenante à sa cuisine. La terrasse est bien plus grande mais ce n’est pas vraiment le jour pour s’y attabler. En guise de dépôt d’épicerie, elle nous propose une omelette accompagnée d’une salade grecque. Le tout arrosé d’un cruchon de vin et de raki. La remontée à la tente sera un peu dur…
Demain, on doit franchir le massif du Dikti. Mais dans le brouillard tout cela semble un peu problématique…
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