Jeudi, 15 mai. Argiroupoli à Tavri
Dénivelé positif : 1750m
Dénivelé négatif : 905m
Durée : 9h05
Si tout se passe bien, ce devrait être notre dernière journée macadam. Et ça se passera bien !
Bon petit déjeuner à la villa Elena où le papi et la mami sont déjà debouts. Lui, balaie et elle nous mitonne de bons petits beignets au fromage qu’on emportera.
La vallée en amont d'Argiroupoli
Depuis le haut du village, on se dirige par la route vers Kallikratis via Miriokefalia. Comme tous les matins, c’est la forme. L’air est frais, la lumière quasi biblique et les kilomètres d’asphalte s’avalent, le cœur léger. J’ai remplacé il y a quelques jours mon lourd bâton par deux bambous qui tiennent le choc. Ils donnent le rythme en sonnant sur la route. On tente bien de lever le pouce au passage des rares voitures qui nous doublent. Mais ce sont des pick-up pleins des bidons de lait que les bergers apportent aux laiteries.
Au loin, les Levka Ori
Un petit peu avant Asfendou, c’est un couple d’allemands qui s’arrêtent et nous charge jusqu’à la grande route qui va de Chania à Chora Sfakion. Encore 4 km de macadam jusque Ammoundario où le patron du kafenion nous assure qu’on trouvera de l’eau au refuge de Tavri. C’est le dernier point d’eau avant de se lancer dans la traversée du massif qui devrait nous prendre deux jours entiers. Deux jours sans eau, faudra jouer serré.
Deux heures de bonne grimpette pour arriver à Tavri. On retrouve avec plaisir un vrai sentier. Le refuge est bien sûr fermé mais, de plus, il n’y a pas une seule goutte d’eau en vue… Heureusement qu’on croise un berger qui descend avec son troupeau. Il nous guide jusqu’à sa bergerie située entre le refuge et la chapelle d’Agia Pnevma. Là, se trouve un robinet et l’eau y est bonne, contrairement à celle des bergeries de Niatos qu’il vaut mieux éviter, d’après lui. Merci à toi !
On plante la tente devant le refuge qui, bien que fermé, offre quand même un certain confort du genre table et chaise. On décide d’y passer toute la journée de demain avant de se lancer dans la traversée. Cela fait 16 jours qu’on marche, une première journée de repos nous fera du bien.
Le refuge de Tavri
On finit la journée, un verre d’ouzo à la main, à contempler le soleil qui se couche derrière les premiers contreforts des Montagnes blanches. Le refuge est encore dans la zone de pâture des moutons, il y a de la vie… au-dessus, pour le peu qu’on en voit, une chaîne de montagnes pelées nous cache le reste mais on sait, qu’au-delà, ce sera deux jours sans eau. L’horizon bleuit puis s’assombrit, c’est l’heure de regagner la tente, petite bulle qui rassure.
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