Jeudi 30 juillet

22h15 – Camp 5 – 950m

Déplacement à regret du camp. Redescente de la vallée jusqu’à la cache de vivres que nous avions faite en montant.

Sous le cairn... notre cache de vivre...

Partage des vivres et c’est reparti pour l’assaut d’une autre petite vallée perpendiculaire. Il nous reste 10 jours de vivres pour regagner Qeqertarsuak.

La journée des titans

Aujourd’hui, 700m de dénivelé avec les sacs au taquet. « La journée des titans » comme l’a appelée Marc. Montée minérale entre moraine et torrent puis neige pour déboucher sur le toit de Disko…

Soirée dantesque sur une arête ruiniforme, proue avancée pointée vers un océan de calotte chevauchant des falaises aux 1000 clochetons. Et, sur tribord, le fjord marin où viennent mouiller une multitude de chevaux argentés.

Il faudra que je décrive cet endroit encore et encore. On verra ça demain puisqu’on a décidé de passer ici la nuit prochaine.

Le camp 5

Vendredi 31 juillet

15h55 – Camp 5

A l’assaut tranquille du « 1290 » qui domine un monde connu par nous : le fjord et son écheveau miroitant, le canyon défendant l’accès à notre vallée, le dôme du « 1199 », phare halluciné que l’on voit de partout, et puis tout ce terrain à venir : une immensité de calottes, de vallées profondes et noires, d’autres lumineuses et glaciaires, ce col espéré pour demain soir et l’amorce de la vallée retour.

Au loin, la vallée que nous remontions dans les premières étapes...

Les bâtisseurs de cairn ont œuvré au plein bout d’une arête de blocs anthropomorphes, statues de sel pétrifiées dans leur envol.

Camp 5 serein établi sous le front bleuté d’un glacier imposant qui nous barre toute une partie de notre perspective. Muraille gris bleuté parcourue de mille strates ondulées. Et nos tentes dressées face au large sur un promontoire caillouteux perdu au milieu des névés d’où émergent d’autres îlots rocheux qui étincellent sous le soleil car chacun de ces îlots est un écrin de cristaux dont le frénétique ramassage tourne à l’obsession.