Mercredi, 25 août.

Petit déjeuner matinal avec les deux curistes rencontrés hier soir et avec qui on avait discuté d’une connaissance commune. Le monde est bien petit parfois.

 

 

Après la traversée de la voie de chemin de fer, j’opte pour la variante GR7A. Montée régulière puis ligne de crêtes le long des éoliennes dont je n’aperçois pas les pales mangées par le brouillard. Je croise trois petits marcassins, truffes au sol, grognant et marchant à la queuleuleu.

 

 

Une petite géocache en passant et je retrouve Patrick (il aura fallu 3 rencontres avant qu’on s’échange nos prénoms) qui se débarbouille dans un petit ruisseau. On s’arrête boire un coup à Chasseradès et on continue ensemble un petit bout de chemin. Mais nos rythmes sont différents et je le distancerai dans la montée de la montagne du Goulet. Sans un au revoir, il en est ainsi de ce genre de rencontre et pourquoi en demander plus…

Je poserai ma tente après Le Bleymard, dans la montée qui mène à la station de ski.

 

Jeudi, 26 août.

 

 

La tente plantée dans les bois m’a évité de récolter la rosée abondante de la nuit. A la station de ski, les tables pourtant déjà au soleil, sont encore bien trempées. Un petit café, le plein d’eau et une nouvelle journée est devant moi.

 

 

Le Col de Finiels (1541m) suivi d’une superbe tirée dans un paysage très ouvert, rocailleux et désert. Et le soleil matinal par-dessus tout ça, l’imagination a de quoi se laisser aller. Et puis soudain, on tombe sur la vallée du Tarn… oh, faut avoir l’œil averti pour la deviner. De loin, ce n’est qu’une vague dépression, un soulèvement, une ondulation de la terre. En se rapprochant, quelques méandres sont plus visibles avec, quelquefois un miroitement, un éclat de lumière qui laisse présager de l’eau au milieu de ce désert de cailloux. Enfin, apparait le ‘’Premier pont sur le Tarn’’. Superbe ouvrage qui en fait un spot touristique très prisé, il y a du monde !

 

 


Le premier pont sur le Tarn.

 

Je reçois un SMS de Yves qui est en vadrouille à une soixantaine de km d’ici. On réussit à se fixer un rencard à la Croix de Berthel où j’arriverai le premier après un beau parcours rocailleux où se nichent quelques hameaux.

 

 


Ancienne voie pavée.


Avec Yves, on monte notre bivouac. Lui, sa voiture et moi, ma tente. On se fait un bon repas avec ce qu’il a amené, pizzas, œufs durs, tomates, chips… un festin royal bien qu’il ait oublié le vin !

 

Vendredi, 27 août.

 

 

Suivant mon habitude, je sors de la tente à 6h et vais toquer aux vitres de la voiture pour réveiller Yves. Pendant que je plie la tente et remplis mon sac, il prépare le petit déjeuner, café et petits pains au chocolat.

On se quitte et je me lance dans la grimpette vers le col de Jalcreste. Terribles, ces montées dans les pare feux qui sont taillés droit dans la pente à travers les forêts. De magnifiques points de vue s’ouvrent régulièrement et invitent à la pause.

 

 

La journée verra une alternance de sentiers, pistes forestières qui épousent les courbes de niveau (on abat des km là-dessus) pour finir par du macadam jusque Barre des Cévennes. A l’entrée du village, je pose la tente dans une aire naturelle de camping où de rares résidents sont installés dans des bungalows. L’un d’entre eux me parlera d’ovnis, d’une fille sauvage qui vit à moitié nue dans les forêts des alentours, d’un engin militaire secret qui serait tombé en panne ici, d’un collectionneur d’instruments météorologiques qui serait à l’origine du musée au sommet du Mont Aigoual… quel menu !

Drôle d’endroit !

 

Samedi, 28 août.

 

 

Bonne caillante cette nuit et ce matin, je mettrai un bon bout de temps avant de me réchauffer le bout des doigts.

Je traverse le joli village de Barre des Cévennes encore désert ce matin sauf le café qui est déjà ouvert… j’en profite bien sûr.

 

 

Beau parcours sur la Corniche des Cévennes avec ses enfilades de barres sur lesquelles j’ai joué à saute-mouton mais moins rapide qu’eux. Une ligne de crête, c’est bien mais ça n’arrête pas de monter et de descendre… Les vautours tournoient au-dessus des pâturages.

 

 

 

Un peu après le Col Salides (1014m), au début de la bonne grimpette, tout un groupe de gens du coin pique-niquent au bord du chemin. Ils me proposent un pastis que je n’ai pas su refuser.

 

 

Longue tirée ensuite sur une piste forestière à niveau mais je n’en vois pas le bout. L’Aigoual ce ne sera pas pour aujourd’hui.

Je monte la tente un peu après le refuge de l’Aire de Cote où j’ai fait le plein d’eau. J’aurai même droit à une table ONF, ce soir.

 

 

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