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Jeudi 14 juillet. 11h10… le cul dans l’herbe, le dos callé contre un rocher, la couenne réchauffée au soleil et en face de moi des icebergs blanc-bleu… tout est calme et pourtant le 13 juillet fut mémorable et déjà le 12 juillet l’annonçait un peu… Mardi 12 juillet. Départ de Luxembourg à 13h50. Lasagnes dans l’avion, une bière payée en DM et monnaie rendue en dollars… et puis Keflavik. Première surprise : le départ de demain se fera depuis Reykjavik… Là, le chauffeur de taxi a bien du mal à trouver Odin Air qui est planqué quelque part au milieu de hangars déserts. Arrivée un peu sur les chapeaux de roues carrément sur la piste au milieu de deux petits avions qui faillirent partir avec nos sacs. Dans le bureau tout aussi confidentiel que la compagnie, une dame très accueillante nous réserve par téléphone une chambre à l’auberge de jeunesse et nous y emmène à la fin de son travail.
Soirée peinard à Reykjavik où, avant de trouver le centre, on se perd dans un dédale de quartier style zone industrielle pour finalement atterrir dans une pizzeria bienvenue pour clore la journée. Nuit passée à l’auberge de jeunesse. Mercredi 13 juillet. Bus jusqu’au centre ville, il pleut et il fait gris. Mon sac est resté chez Odin Air avec mon anorak… Attente de l’ouverture d’une banque pour y changer 100DM en couronne islandaise et retour chez Odin. Nos sacs sont bien sûr trop lourds et ils partent seuls vers le Groenland, sur un vol Icelandair, direction Kulusuk. 11h : ambiance familiale dans le bureau et tout le monde embarque dans un petit bimoteur. 11h05, tout le monde redescend ! Une hélice ne veut pas tourner ! On va attendre une heure et encore une heure et puis encore une heure… tout en regardant le mécano plongé dans le moteur de l’avion.
Finalement, on décolle à 16h30 et arrivée à Kulusuk à 16h30 (2 heures de décalage). Survol de la banquise, lumière du grand Nord, grand soleil… ça change de l’Islande. Mais pas d’hélico pour nous. L’aéroport est sur l’île de Kulusuk, en face d’Ammassalik. On nous propose de partager un bateau avec deus suédois qui viennent ici faire du kayak de mer (Anders et Anders !). Encore deux heures d’attente et, vers 19h, on voit arriver notre « sailor » et sa barquette ridicule. Mise à l’eau entre un dépotoir qui brûle, un bulldozer qui dort et des icebergs qui se bousculent.
Et c’est parti pour 3 heures de navigation à ras de l’eau. L’arrière du bateau, tant on est chargé, se trouve même, par moment, sous le niveau de l’eau : complètement irréel comme sensation. L’impression de ne rien maîtriser du tout, sentir que rien n’est simple, imaginer le pire (je gamberge un peu… pourrai-je arriver à grimper sur un iceberg si le bateau coule…), voir la pellicule de glace fine se former à la surface de l’eau, faire des photos et faire des photos. Et toujours cette impression de ne pas savoir si la situation est normale ou insensée. Laisser faire et attendre dans un environnement grandiose. Putain d’arrivée dans la baie d’Ammassalik et l’impression de « houf, c’est fini » quand le sailor sort un pack de bière de sous son siège… mon dieu qu’elle est bonne !
Taxi driver jusqu’à une place où on peut monter la tente, au-dessus du village, au milieu de ce qui ressemble à un chantier et au lit : minuit 30 et il fait clair comme en plein jour !
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